DGR-13-04 : Document de gestion des risques phytosanitaires consolidé pour les plantes phytoravageurs règlementées au Canada
Annexe 13A : Résumé de l'évaluation du risque phytosanitaire pour Senecio madagascariensis (Séneçon de Madagascar)
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- Identité de l'organisme
- Statut de l'organisme
- Statut réglementaire actuel
- Probabilité d'introduction
- Probabilité d'établissement
- Probabilité de propagation
- Conséquences économiques potentielles
- Conséquences environnementales et sociales potentielles
- Incertitude
- Conclusion
- Considérations d'ordre technique
Identité de l'organisme
Nom : Senecio madagascariensis Poir. (Asteraceae) (USDA-ARS 2009)
Synonyme(s) : Senecio incognitus Cabrera (USDA-ARS 2009)
Noms communs français : Séneçon de Madagascar
Noms communs anglais : Fireweed, Madagascar ragwort (USDA-ARS 2009), variable groundsel (Starr et al. 1999)
Note sur la taxonomie : Comme il est noté dans l'ARP 2009-20 sein (Senecio inaequidens DC), la distinction entre Senecio inaequidens (2n = 40) et Senecio madagascariensis (2n = 20) est controversée (CAB International 2007; Lafuma et al.; López et al. 2008). Pour les fins de la présente évaluation du risque, ils seront traités comme des taxons distincts conformément au « Germplasm Resources Information Network » (USDA-ARS 2009). Des recherches détaillées sur les populations provenant des aires de distribution exotiques des espèces en question de même que sur plusieurs autres espèces du genre Senecio étroitement apparentées provenant du sud de l'Afrique sont nécessaires pour comprendre la génétique, la systématique et la variation morphologique de Senecio madagascariensis (CAB International 2007).
Description : Est une herbacée à feuilles larges vivace. C'est une plante ramifiée de courte vie produisant des fleurs d'un jaune doré (CAB International 2007; Starr et al. 1999). Les tiges de la plante sont dressées et atteignent 60 cm (CAB International 2007). Ses feuilles sont vert vif, alternes, parfois pétiolées et variables et peuvent atteindre 12 cm de long sur 2,5 cm de large (CAB International 2007). Les plantes produisent de 2 à 200 petites fleurs par plante. Les fleurs de type marguerite apparaissent aux extrémités des branches (Starr et al. 1999). La semence est dans un akène, le fruit, mesurant environ un à trois millimètres de long (Starr et al. 1999). Chacun des akènes a un pappus (ombelle) blanc constitué de poils de deux à trois fois plus longs que les akènes (CAB International 2007; Starr et al. 1999).
Statut de l'organisme
Senecio madagascariensis n'est pas signalé au Canada, et rien n'est venu prouver qu'il y est cultivé (CAB International 2007; ACIA 2008; CNLA 2008; Isaacson et Allen 2007; Scoggan 1979). Selon ce renseignement, on considère que Senecio madagascariensis n'est pas présente au Canada.
Statut réglementaire actuel
Senecio madagascariensis n'est pas réglementé actuellement au Canada. Senecio madagascariensis est réglementé comme mauvaise herbe nuisible de ressort fédéral aux États-Unis (USDA-APHIS 2006) et par l'État d'Hawaii (HEAR 2003). Il est aussi réglementé comme mauvaise herbe nuisible en Australie, en Nouvelle-Galles du Sud, dans l'ouest de l'Australie, à Queensland et dans le territoire de la capitale australienne (Australian Weeds Committee 2008) et au Japon (Gouvernement du Japon 2006).
Probabilité d'introduction
Senecio madagascariensis pourrait principalement s'introduire dans la zone d'ARP par des voies d'introduction non intentionnelles (Tableau 1). Le risque est modéré que l'espèce entre dans la zone d'ARP portées par les voyageurs, sur leurs vêtements, leurs chaussures ou leurs effets personnels. Parmi d'autres voies mineures, on compte les importations de semences de graminées ou de semences fourragères destinées à la plantation et le bétail importé en provenance de régions où la plante est présente. De l'année 2000 jusqu'à présent, Senecio madagascariensis n'a pas été décelé dans les échantillons analysés par le Laboratoire sur les semences de l'ACIA.
Type de voie d'entrée | Voies d'entrée spécifiques |
---|---|
Dispersion naturelle | Le vent est considéré comme le principal vecteur de dispersion des semences dans de grandes régions et sur de longues distances (c.-à-d. que les semences sont légères et facilement disséminées par le vent) Le risque de dispersion naturelle au Canada est faible parce qu'il n'existe pas de populations de la plante près des frontières canadiennes. |
Introduction intentionnelle | Aucune n'a été relevée. |
Introduction non intentionnelle |
Les chaussures, les vêtements et les effets personnels contaminés des voyageurs peuvent constituer les voies d'introduction les plus probables étant donné la haute fréquence des déplacements humains entre le Canada et Hawaii, l'Australie, le Japon, la Colombie, l'Argentine et le Sud de l'Afrique. Les autres voies d'introduction présentent un faible risque. |
Probabilité d'établissement
Senecio madagascariensis est indigène en Afrique du Sud (Province du Cap, Natal, Transvaal), Swaziland (USDA-ARS 2009), au Mozambique et à Madagascar (CAB International 2007) (Figure 1). Il est introduit au Kenya, à Maurice, aux États-Unis (Hawaii), en Argentine (Buenos Aires, Santa Fe, Entre Rios, Corrientes et Mendoza), en Colombie, en Australie (Nouvelle-Galles du Sud, Queensland et Victoria) (CAB International 2007) et au Japon (Koike et al. 2006).
En général, cette espèce est opportuniste et capable de coloniser un grand éventail d'habitats, « [TRADUCTION] depuis les pâturages arides et les plaines côtières de faible élévation jusqu'aux pâturages humides, aux cours privées, aux champs et aux bords des routes de haute élévation » (Starr et al. 1999). Il est souvent présent dans les pâturages surpâturés ou négligés de même que dans les terres cultivées ou perturbées (Starr et al. 1999). Bien qu'on ait constaté son existence dans des sites à la fois ombrageux et ensoleillés, il ne prospère pas bien dans les pâturages dont les herbes dépassent un mètre (CAB International 2007). Tant les sols à faible et à grande fertilité, de même qu'une grande diversité de textures de sols sont propices à sa croissance. L'espèce tolère la sécheresse (Plant et Robertson 2007), mais ne survit pas dans les sols médiocrement drainés ou saturés d'eau (Starr et al. 1999; Watson et al. 1997). Senecio madagascariensis semble prospérer le mieux sous les climats subtropicaux maritimes humides et tend à se limiter aux climats où l'incidence du gel est faible (CAB International 2007; Sindel et Michael 1992). Le gel peut détruire les semis et amoindrir la vigueur de la plante (Sindel et Michael 1992; Starr et al. 1999).
Selon sa distribution actuelle, Senecio madagascariensis est adapté aux zones de rusticité des plantes 8 et plus selon la carte NAPPFAST (anglais seulement) au Canada, les zones 8 et plus se limitent aux côtes de la Colombie-Britannique et à l'île de Vancouver (figure 2). Au sein de la région à risque, la zone biogéoclimatique dominante est la zone côtière de la pruche de l'Ouest et aussi d'autres petites régions côtières où pousse le douglas de Menzies (Ministère des Forêts de la C.-B. 1999). Bien qu'il soit improbable qu'elle s'établisse dans les forêts matures, Senecio madagascariensis est capable de s'établir dans les régions chaudes, humides et perturbées des zones biogéoclimatiques en question.
Probabilité de propagation
Senecio madagascariensis est une espèce hautement adaptable ayant la capacité de pousser vigoureusement et de se disséminer rapidement après son introduction. Les semences sont petites et légères (Plant et Robertson 2007). La production semencière, qui s'étend sur des semaines, est prolifique (de 100 à 150 semences par fleur, de 25 000 à 30 000 par plante) et les taux de germination sont élevés (Starr et al. 1999). Les infestations légères peuvent entraîner la production d’un million de semences par hectare (Gouvernement de Queensland 2007). Les semences sont capables de germer immédiatement après avoir été libérées et ne tardent pas à couvrir les zones récemment perturbées par le feu ou les cultures avant que les espèces désirables aient la chance d'émerger (Plant et Robertson 2007). Une fois présente dans une région, l'espèce se propage facilement par le vent et par d'autres moyens naturels et aussi non intentionnels sans intervention humaine délibérée (voir Probabilité d'introduction). En Australie, on a relevé que le fourrage contaminé disséminait Senecio madagascariensis (Bega Valley Fireweed Association aucune date).
Conséquences économiques potentielles
Senecio madagascariensis est un organisme végétal nuisible sérieux en Australie et à Hawaii (Starr et al. 1999). Son introduction au Japon est assez récente, mais l'espèce se dissémine rapidement là aussi (Koike et al. 2006). En Colombie et en Argentine, sa distribution est actuellement considérée comme localisée (CAB International 2007). La principale incidence économique de cette espèce réside dans la réduction de la productivité des pâturages (CAB International 2007). L'espèce rivalise fortement avec les espèces désirables destinées au pâturage, et elle est aussi toxique pour le bétail (CAB International 2007). Les animaux d'élevage qui consomment Senecio madagascariensis en grandes quantités souffrent d'une intoxication aiguë à un alcaloїde de type pyrrolizidine contenu dans la plante pouvant même causer la mort. La consommation de petites quantités sur de longues périodes entraîne un empoisonnement du foie sublétal. La volaille, les porcs, les bovins et les chevaux sont tous sensibles aux alcaloїdes du type pyrrolizidine. Les moutons et les chèvres y sont assez résistants, mais l'exposition continue à ce poison doit être évitée (CAB International 2007). En Australie, il y a plus de dix ans, les coûts attribuables à l'usage d'herbicides et aux effets toxiques de la plante chez les bovins ont été évalués à 11 millions de dollars (devise non mentionnée) dans les années sans sécheresse (DRDC 1996, cité dans Starr et al. 1999).
L'introduction de Senecio madagascariensis dans le Canada pourrait aussi nuire à la capacité du Canada d'exporter des marchandises aux États-Unis, où l'espèce est désignée comme une mauvaise herbe nuisible de ressort fédéral, ainsi qu'en Australie et au Japan.
Conséquences environnementales et sociales potentielles
Senecio madagascariensis peut avoir un effet négatif sur la biodiversité en rivalisant avec la végétation indigène, comme les graminées et les plantes à croissance basse (CAB International 2007; Sindel et al. 1998). Les modifications de la composition végétale d'une région attribuables à cette espèce peuvent aussi favoriser l'érosion des sols (CAB International 2007).
Incertitude
Aucun domaine d'incertitude important n'a été relevé.
Conclusion
Senecio madagascariensis pourrait devenir envahissant dans certaines parties du Canada (côtes de la Colombie-Britannique et île de Vancouver) si elle y était introduite.
Considérations d'ordre technique
Senecio madagascariensis est distingué par ses petits akènes (de 1,5 mm à 2,0 mm) et par les poils confinés aux sillons des akènes. En comparaison, les akènes de Senecio inaequidens sont longs (2,5 mm) et entièrement recouverts de poils. Ces différences doivent être traitées avec précaution étant donné qu'elles se fondent sur un échantillon limité (CAB International 2007; Radford et al. 2000).
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