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Norme nationale volontaire de biosécurité à la ferme pour les secteurs des serres, pépinières et floricultures
2.0 Gestion de la protection des végétaux

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La mise en œuvre d'un plan de biosécurité efficace peut favoriser la protection des végétaux. Divers facteurs peuvent individuellement et collectivement toucher l'état de santé des végétaux, comme la qualité des sols et de l'eau, la présence de ravageurs et des facteurs environnementaux.

Figure 3 : Triangle des phytoravageurs

Figure 3 : Triangle des phytoravageurs. Description ci-dessous.
Description de la figure 3 : Triangle des phytoravageurs

Le triangle des phytoravageurs a un triangle avec la mention « Impact ou gravité de la présence des ravageurs ». Chaque point du triangle a un cercle qui l'entoure. En commençant par le haut, le facteur « Culture » est écrit dans le premier cercle. À droite, le facteur « Environnement » est écrit dans le deuxième cercle. À gauche, le facteur « Ravageur » est écrit dans le troisième cercle.

La figure 3 illustre la relation entre le ravageur, l'environnement et la culture. Les éclosions de ravageurs ne se produisent pas de manière isolée, elles dépendent de la nature interreliée de ces trois facteurs. Le triangle des phytoravageurs montre que l'incidence et la gravité d'une éclosion se rapportent à l'interaction entre une culture vulnérable, un ravageur et un environnement favorable au développement des ravageurs.

Il est possible d'atténuer les phytoravageurs par l'application de mesures de biosécurité afin de réduire les risques présentés par ces trois éléments. Des types de végétaux particuliers, comme des variétés résistantes, ainsi que la gestion de l'environnement, peuvent atténuer la gravité d'une éclosion si un ravageur a été introduit.

On reconnaît qu'il est possible pour un ravageur d'entrer dans un lieu de production où une culture hôte n'est pas présente (par exemple, un ravageur peut être présent dans des pots). Dans certaines conditions, l'environnement offre un milieu de voûtage favorable qui permet aux ravageurs de survivre. Il est également reconnu que ces conditions, en l'absence d'une culture hôte, pourrait permettre l'introduction de ravageurs, mais non la prolifération de ravageurs.

La gestion de la protection des végétaux comprend quatre secteurs clés :

2.1 Pratiques de gestion

Résultat visé :

La combinaison des pratiques exemplaires de gestion et la mise en œuvre de mesures de biosécurité optimisent la production de végétaux sains.

Avantages : Les pratiques exemplaires de gestion (PEG) qui optimisent la production peuvent favoriser la croissance ou l'introduction des ravageurs. En complétant les pratiques exemplaires de gestion exemplaires par des mesures de biosécurité, il est possible d'optimiser la production de végétaux sains.

Points à considérer

Environnement interne et externe

  • On reconnaît que le stress chez les végétaux intentionnel ou géré (comme la production générative et végétative ou le durcissement) peut être un outil de production. Toutefois, le stress chez les végétaux peut augmenter la vulnérabilité aux ravageurs, entraînant une augmentation de la gravité des dommages.
  • Le stress environnemental, comme les dommages causés par le gel ou le choc hydrique, peut également augmenter la vulnérabilité des cultures aux attaques de ravageurs et la gravité de leurs effets. La réduction du stress chez les végétaux en maintenant des contrôles environnementaux optimaux et en les protégeant contre les températures peu clémentes peut réduire les éclosions de ravageurs.
  • Les conditions de croissance doivent être gérées de manière à soutenir la croissance des cultures tout en limitant la vulnérabilité des cultures aux attaques de ravageurs. Les conditions de croissance, comme un taux élevé d'humidité, peuvent favoriser l'établissement de certains ravageurs (champignons ou moisissure). Dans ces situations où les conditions de croissance peuvent créer des risques, des mesures de prévention comme l'augmentation de l'écoulement de l'air ou de la distance de plantation doivent être envisagées pour réduire au minimum les éclosions possibles.
  • L'établissement d'une zone tampon exempte de mauvaises herbes aux environs du lieu de production ou de la culture et le maintien d'une zone aux alentours de l'aire de production (par exemple, tondre régulièrement) peuvent réduire le risque d'introduction de ravageurs par l'entremise des mauvaises herbes.
  • Les dommages physiques causés aux plantes par l'équipement, l'élagage ou les conditions environnementales (par exemple, la grêle, le gel et les fortes pluies) peuvent rendre les plantes vulnérables aux attaques et dommages occasionnés par les ravageurs.

Nutriments, milieu de culture et gestion de l'eau

  • Assurez-vous qu'un programme de distribution d'engrais adéquat est en place, puisque les plantes qui manquent de nutriments ou qui sont surchargées d'engrais sont plus vulnérables aux ravageurs.
  • La rotation des cultures peut être utilisée pour interrompre le cycle de vie des ravageurs.
  • Les sols et les milieux de culture peuvent contenir des ravageurs. Si un ravageur est présent dans le sol ou dans le milieu de culture à un niveau qui peut causer des dommages aux plantes, il peut alors être nécessaire de traiter le sol ou le milieu de culture avant la plantation. Parmi les options de traitement figurent la pasteurisation thermique, la solarisation ou la fumigation.
  • La qualité et la quantité de l'eau peuvent avoir une incidence sur la santé d'une plante et accroître sa vulnérabilité aux ravageurs. Des essais prévus de l'eau visant à détecter des pathogènes, les niveaux de nutriments, le pH et le niveau de sel permettront de cibler des enjeux potentiels qui peuvent affecter la santé des plantes.
  • Si l'eau est recyclée, il est recommandé d'envisager un système de traitement.
  • Différents types de systèmes d'irrigation comme l'inondation, l'égouttement, l'hydroculture et l'irrigation sur frondaison présentent divers problèmes en ce qui concerne la gestion de la protection des végétaux. Familiarisez-vous avec les problèmes communs posés par le type de système d'irrigation utilisé dans le lieu de production.

Sélection du matériel végétal

  • Lorsque la situation le permet, choisissez des cultivars ou des variétés qui résistent aux ravageurs.
  • Reconnaissez qu'il existe différents risques phytosanitaires associés à différentes sources de matériel végétal.

Méthodes et produits pour la protection des cultures contre les ravageurs courants

  • Mettez en œuvre un programme de lutte antiparasitaire intégrée (LAI). La LAI est un processus de prise de décisions qui prend en considération de nombreux facteurs au moment du choix d'un traitement.
  • Soyez conscient des effets secondaires des mesures prises pour régler les problèmes de ravageurs. Par exemple, les pesticides chimiques peuvent causer de la phytotoxicité et des dommages aux contrôles biologiques. Il peut également y avoir des interactions négatives entre les contrôles biologiques. La tenue de registres détaillés de tous les traitements utilisés ainsi que de la réaction des ravageurs et des ennemis naturels peut aider à cibler les interactions conflictuelles. Il est possible d'effectuer des recherches sur les effets des insecticides sur les ennemis naturels d'insectes dans les bases de données en ligne avant d'utiliser ces produits.
  • Les seuilsNote de bas de page 3 établis pour les ravageurs non réglementés peuvent être définis pour déterminer la limite qui oblige l'utilisation d'un traitement particulier. Il faut reconnaître que ce qui constitue un seuil est complexe puisque les différentes cultures et divers ravageurs requièrent des seuils différents. Dans le cadre de la décision concernant les seuils de traitement, on distingue l'élimination, l'éradication et la gestion.
  • Élaborez une stratégie de gestion de la résistance aux pesticidesNote de bas de page 4. Les pesticides de différentes catégories chimiquesNote de bas de page 5 doivent être alternés régulièrement afin d'éviter le développement d'une population de ravageur résistant aux pesticides. Les ravageurs se trouvant dans les coupes ou les végétaux importés peuvent déjà être résistants aux pesticides utilisés au Canada. Obtenez des détails de la part du fournisseur à propos des méthodes de produits chimiques utilisées sur le matériel importé pour orienter les décisions relatives à la LAI.
  • Il faut éviter de mélanger de nouveaux végétaux ou produits entrant dans le lieu de production au matériel et aux plantes mères. La production et la circulation de végétaux et du matériel de multiplication au sein d'un lieu de production doivent se faire dans une seule direction.
  • Les activités des fermes voisines, comme les récoltes, peuvent augmenter le risque d'introduction de ravageurs dans les serres par la ventilation ou autres voies d'accès. Lorsque cela se produit, d'autres méthodes de lutte antiparasitaire doivent être envisagées, comme la diffusion prophylactique d'agents de contrôle biologique ou l'utilisation de pesticides ou de méthodes mécaniques (par exemple, le piégeage de masse).

2.2 Vecteurs de ravageurs

Résultat visé :

Mise en œuvre des mesures de biosécurité à des points critiques des voies de transmission de ravageurs.

Avantages : En gérant les vecteurs et en entravant les voies de transmission des ravageurs, il est possible de réduire les dommages causés aux cultures et de limiter les pertes économiques. La mise en œuvre de mesures de biosécurité proactives peut atténuer le risque d'introduction et de propagation des ravageurs si elles sont mises en application à un point critique d'une voie de transmission. Parmi les voies d'accès de la transmission des ravageurs, notons :

  • Vecteurs biologiques comme des insectes, des oiseaux, des mammifères, des travailleurs dans le lieu de production
  • Vecteurs physiques comme le matériel d'emballage et l'équipement
  • Vecteurs environnementaux comme le vent et l'eau de surface

Points à considérer :

  • Inspectez tous les produits entrants (nouveaux végétaux, matériel de multiplication et matériel d'emballage) pour détecter la présence de ravageurs avant d'accepter ou de déplacer le matériel dans le lieu de production, si possible. Les insectes peuvent mieux s'observer que les maladies.
  • Effectuez la réception, l'inspection et l'entreposage de vos produits entrants dans un endroit désigné qui est éloigné de vos aires de production afin de prévenir l'introduction et la propagation des ravageurs dans vos végétaux.
  • Tous les nouveaux végétaux ou matériaux de multiplication doivent être placés en isolement pendant une période afin de surveiller et d'identifier des ravageurs qui peuvent être présents. Cette notion est importante pour les lieux de production où des plantes mères font partie du cycle de production. S'il n'est pas possible de procéder à l'isolement, d'autres options peuvent être envisagées, comme une surveillance accrue.
  • Si la source du matériel n'est pas connue, il faut accorder davantage d'importance à la séparation et à l'inspection méticuleuse du matériel pour y détecter des ravageurs.
  • Les insectes peuvent agir comme vecteurs pour les ravageurs préoccupants et ce risque doit être pris en considération dans le programme de lutte antiparasitaire intégrée (LAI).

2.3 Surveillance des ravageurs

Résultat visé :

Réduire au minimum les pertes de production par la détection précoce des ravageurs.

Avantages : L'élaboration et la mise en œuvre d'un programme de surveillance permettent de détecter des ravageurs nouveaux et courants. Il est essentiel d'assurer une surveillance pour pouvoir déterminer si des ravageurs sont sur le point d'atteindre un seuil et si des mesures de contrôle doivent être prises. Un programme de surveillance de routine permettra aussi l'évaluation de l'efficacité des mesures de contrôle, des pratiques de production et des traitements. La surveillance de routine comprend l'inspection des nouveaux végétaux lorsqu'ils arrivent dans le lieu de production et des végétaux en production.

Points à considérer :

  • On recommande la mise au point d'un programme de surveillance qui met en lumière les périodes de vulnérabilité au cours du cycle de production (par exemple, la floraison) ou les périodes où les options de contrôle sont plus susceptibles de produire des résultats positifs ou d'être rentables.
  • La surveillance peut se faire de manière officielle ou non officielle. Une surveillance non officielle est constante et sert à détecter des ravageurs. Une surveillance officielle consiste en un processus systématique prévu afin de détecter et de quantifier des ravageurs. Ces renseignements sont utilisés pour décider du moment de mettre en œuvre les mesures de contrôle. Les deux types de surveillance peuvent faire partie d'un programme de surveillance.
  • Tenez des registres des activités de surveillance, particulièrement des détections de ravageurs. Les registres peuvent être utilisés dans les années à venir afin de prévoir les périodes à risque élevé. Les éléments à consigner peuvent comprendre l'emplacement, la date, le type de culture, la stratégie de contrôle utilisée et la réussite de la stratégie.
  • Informez les employés au sujet de la détection et des symptômes causés par les ravageurs. Envisagez la distribution de fiche de renseignements sur les ravageurs afin d'expliquer comment détecter ceux qui sont préoccupants. Consultez la section 4.0 pour obtenir d'autres renseignements sur l'importance de la formation et les éléments de communication d'un plan de biosécurité.
  • Les employés sont informés du processus de déclaration des détections de ravageurs.

2.4 Intervention contre un ravageur

Résultat visé :

Un programme de lutte antiparasitaire intégrée (LAI) est élaboré afin d'intervenir auprès des ravageurs courants. Des plans d'intervention officiels sont créés pour les ravageurs posant un problème considérable.

Avantages : Lorsqu'un ravageur est détecté, un processus de décision est entrepris. Il comporte une analyse afin de déterminer si une intervention est requise, le délai de la réponse, de même que le choix d'un contrôle adéquat. La détection d'un ravageur n'entraîne pas toujours la prise de mesures de contrôle, car les ravageurs ne posent pas tous les mêmes risques. La création d'un programme de lutte antiparasitaire intégrée (LAI) et de plans officiels d'intervention comprend l'analyse du risque de présence de ravageurs pour déterminer le niveau d'intervention requis. L'élaboration de procédures et de plans d'intervention détaillés avant d'identifier un ravageur peut faciliter une intervention efficace et rapide qui peut permettre de réduire les pertes dans la production.

Points à considérer :

Ravageurs non réglementés

  • Lorsqu'un ravageur inconnu est détecté, conservez un échantillon pour permettre une identification précise.
  • Le matériel infesté ne doit pas être mélangé ou mis en contact avec d'autres produits afin de limiter la propagation d'un ravageur.
  • Préparez un programme de LAI qui décrit un processus pour établir rapidement une intervention adaptée à un cas de détection de ravageurs. Le processus doit comprendre la confirmation de l'identification des ravageurs ainsi que la détermination du risque des ravageurs et des mesures de contrôle.
  • Pour les ravageurs inconnus, utilisez les laboratoires, les spécialistes de la vulgarisation, les consultants, les chercheurs et l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) afin de confirmer l'identification des ravageurs.
  • Une surveillance accrue peut s'avérer nécessaire lorsque l'on a évalué qu'un ravageur atteignait le niveau d'infestation ou pour évaluer l'efficacité des mesures de contrôle utilisées.
  • Les ravageurs introduits dans un lieu de production par l'entremise de coupes ou de végétaux importés peuvent être déjà résistants aux pesticides utilisés au Canada. Lorsque l'on observe une résistance, des méthodes de contrôle de rechange, comme le contrôle biologique, peuvent être envisagées.
  • Évaluez régulièrement l'efficacité du plan de lutte antiparasitaire pour favoriser l'amélioration continue et l'efficacité.

Ravageurs réglementés

  • Lorsqu'un ravageur réglementéNote de bas de page 6 est détecté, l'ACIA et le gouvernement provincial ou territorial respectif doivent être avisés afin de signaler la détection en question. Le plan d'intervention doit comprendre les coordonnées du bureau local de l'ACIA, les spécialistes de la vulgarisation provinciaux et les associations du secteur.
  • Si l'on croit avoir détecté un ravageur réglementé, limitez la propagation potentielle du ravageur au moyen de mesures visant à contrôler ou à empêcher le déplacement du matériel végétal, des personnes et de l'équipement à l'intérieur et à l'extérieur de l'aire infectée.
  • Évaluez régulièrement l'efficacité du plan d'intervention pour favoriser l'amélioration continue et l'efficacité.
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