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DGR-17-01 : Document de gestion des risques phytosanitaires – Verticillium longisporum (Rayure verticillienne du canola ou du colza)

Août 2018

Préface

Tel que décrit dans la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), l'analyse du risque phytosanitaire (ARP) comprend trois étapes : la mise en œuvre, l'évaluation du risque phytosanitaire et la gestion du risque phytosanitaire. La mise en œuvre du processus pour l'ARP comporte la détermination des ravageurs et les voies d'entrée potentiellement préoccupantes et la définition de la zone d'ARP. L'évaluation du risque phytosanitaire jette les bases scientifiques à l'égard de la gestion globale du risque. La gestion du risque phytosanitaire est un processus de détermination et d'évaluation des mesures d'atténuation potentielles qui peuvent être appliquées de manière à réduire le risque phytosanitaire cerné à un niveau de risque acceptable et à choisir les mesures appropriées.

Le présent document de gestion des risques (DGR) comprend un résumé des constatations de l'évaluation des risques phytosanitaires et consigne en dossier le processus de gestion des risques phytosanitaires en ce qui concerne les questions cernées. Il est conforme aux principes, à la terminologie et aux directives fournis dans les normes de la CIPV pour l'analyse du risque phytosanitaire.

Table des matières

1.0 Sommaire

Verticillium longisporum (V. longisporum), le champignon pathogène reconnu responsable de la flétrissure verticilienne du canola (aussi connu comme Rayure verticillienne du canola ou du colza], touche les espèces végétales de la famille des Crucifères comprenant le canola et les cultures de légumes (brocoli, choux de Bruxelles, choux, chou chinois et choux-fleurs). On a rapporté qu'il pouvait causer des stries sur la tige et la maturation prématurée du canola ce qui pourrait donner lieu à une réduction de la production agricole. Celui-ci est présent dans les pays européens (la Belgique, la République tchèque, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne, la Russie, la Suède, le Royaume-Uni), les États-Unis (la Californie, l'Illinois), le Japon, la Chine. Il a été signalé pour la première fois au Manitoba en 2014, et en 2016 on a confirmé sa présence dans les provinces de la Colombie-Britannique (C.-B.), de l'Alberta (Alb.), de la Saskatchewan (Sask.), de l'Ontario (Ont.) et dans la province de Québec (Qc).

V. longisporum est un parasite que l'on trouve dans le sol qui se propage principalement par le déplacement de terre et de débris végétaux infestés. De plus, il a été signalé qu'il se déplace par l'entremise de la récolte de semences contaminées provenant de champs hautement infestés. Le phytoravageur pathogène survit au moyen de structures de conservation appelées microsclérotes qui lui permettent de demeurer viable jusqu'à une période de dix années ou plus dans le sol ou dans les débris végétaux (Heale et Karapapa, 1999).

À la suite de la première découverte du phytoravageur dans un seul site du Manitoba en 2014, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) conjointement avec les partenaires provinciaux et de l'industrie, a mené une enquête nationale concernant les champs de canola dans toutes les zones de production de canola au Canada à l'été et à l'automne 2015. Les résultats de l'enquête ont révélé que ce parasite était largement répandu dans la plupart des zones de production de canola au Canada et est présent dans six des neuf provinces étudiées. En fonction de sa distribution généralisée, l'ACIA a déterminé que V. longisporum ne se conforme pas à la définition d'organisme de quarantaines de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV). La réglementation à l'égard de V. Longisporum en vertu de la Loi sur la protection des végétaux n'est pas justifiée pas plus qu'il n'est justifié sur le plan économique de mettre en œuvre des mesures officielles de lutte contre les nouvelles introductions ou la propagation au pays de ce phytoravageur.

Les mesures de biosécurité à la ferme semblent être la meilleure approche pour gérer et réduire davantage la propagation de V. longisporum.

2.0 But

Le présent document vise à communiquer la décision de l'ACIA en matière de gestion des risques associés à Verticillium longisporum (Rayure verticillienne du canola ou du colza).

3.0 Portée

Le présent DGR résume les avantages et les défis associés à la réglementation de ce phytoravageur au Canada en vertu de la Loi sur la protection des végétaux.

4.0 Définitions, abréviations et acronymes

Les définitions des termes utilisés dans le présent document se trouvent dans le Glossaire des termes de la protection des végétaux ou le glossaire des termes phytosanitaires de la CIPV.

5.0 Contexte

V. longisporum a été détecté dans un champ de canola du Manitoba en 2014. Cette détection, à l'origine effectuée conjointement par les pathologistes du Manitoba Agriculture et d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, et par la suite confirmée par l'ACIA, représentait le premier signalement de cette maladie affectant le canola en Amérique du Nord. La présence de ce champignon est connue aux États-Unis, et associée aux cultures de chou-fleur et de raifort.

V. longisporum touche principalement le canola et les autres cultures crucifères. L'agent pathogène est présent au nord de l'Europe depuis plusieurs décennies là où il a une incidence sur la production du colza d'hiver, causant la chlorose des feuilles et la maturation prématurée. La maladie pourrait avoir un impact sur la production de canola, en raison des réductions de production hautement liées à la sévérité de la maladie.

Pour donner suite à la détection de V. longisporum au Manitoba, une évaluation des risques phytosanitaires a été achevée par l'ACIA pour évaluer le risque posé par cette maladie sur l'industrie du canola au Canada. Au moment où a débuté l'évaluation des risques phytosanitaires (ERP), on ne savait pas si le champignon était présent au-delà du seul site confirmé au Manitoba. Avant l'achèvement de l'enquête nationale, laquelle a confirmé la distribution généralisée de V. longisporum au Canada, l'évaluation des risques phytosanitaires avait mené à la conclusion que le champignon pourrait possiblement répondre à la définition d'organisme de quarantaine au Canada. Le champignon avait le potentiel de causer des préjudices économiques à l'industrie du canola au Canada, tant en termes de pertes de production que d'interruptions commerciales possibles.

L'enquête concernant V. longisporum dans les chaumes de canola a eu lieu entre le mois d'août et de novembre 2015, et a été menée par l'ACIA et les partenaires provinciaux et de l'industrie afin de déterminer la distribution nationale du phytoravageur. Ces renseignements devaient servir à prendre une décision éclairée à savoir si V. longisporum devrait être réglementé en tant qu'organisme de quarantaine en vertu à la Loi sur la protection des végétaux.

L'évaluation des risques phytosanitaires n'avait pas examiné les répercussions économiques de cette maladie sur les autres cultures de légumes crucifères, et ces secteurs de production n'étaient pas non plus inclus dans l'enquête nationale. Des renseignements supplémentaires concernant les répercussions sur les cultures crucifères sont inclus dans le présent DGR.

6.0 Résumé de l'évaluation des risques phytosanitaires

L'évaluation des risques phytosanitaires de l'ACIA à l'égard de V. longisporum a été achevée après la détection initiale en 2014 de l'agent pathogène au Manitoba, afin d'évaluer les risques potentiels pour l'industrie du canola en ce qui concerne l'introduction de ce phytoravageur au Canada. Les sous-sections suivantes représentent les renseignements pertinents de cette évaluation (Unité de l'évaluation des risques phytosanitaires, 2015).

6.1 Biologie du phytoravageur

V. longisporum est un champignon vasculaire touchant les cultures appartenant principalement à la famille des Brassicacées. Le champignon est terricole et se propage au moyen de structures de survie à long terme (microsclérotes) qui peuvent demeurer viables dans le sol pendant de nombreuses années (Heale et Karapapa, 1999). Ces structures de conservation germent pour infecter les racines de nouvelles cultures hôtes, où le champignon continue de croître dans le système vasculaire du végétal. Plus tard, lorsque le plant commence à vieillir et peu avant la récolte, les microsclérotes commencent à se former à l'approche de la récolte et continuent d'augmenter en nombre sur les tissues végétaux morts ou mourants (Johansson, 2006), et sont retournés dans le sol à mesure que les débris végétaux infectés se décomposent.

V. longisporum a récemment été classifié en trois génotypes hybrides différents (A1/D1, A1/D2 et A1/D3) qui varient dans leur degré de pathogénicité sur les diverses cultures hôtes (Depotter et al., 2016; Novakazi et al., 2015). Le génotype A1/D1 possède une gamme d'hôtes comprenant le canola, le chou-fleur et le chou chinois, entre autres choses, et a été antérieurement isolé en Europe, au Japon et aux États-Unis (Californie). Le génotype A1/D2 a uniquement été isolé du raifort aux États-Unis (Illinois). Le génotype A1/D3 a été signalé chez le colza d'hiver en Europe et au Japon, mais les plants infectés cultivés au champ sont généralement asymptomatiques (Tran et al., 2013). Bien que les génotypes A1/D1 et A1/D3 ont été tous les deux isolés chez le colza d'hiver, ces deux génotypes diffèrent de manière importante dans leur degré de pathogénicité pour cette culture (Tran et al., 2013).

6.2 Gamme d'hôtes

V. longisporum a une gamme d'hôtes relativement réduite, limitée principalement aux espèces du genre Brassica telles que le canola, les choux, le pak-choï, les choux de Bruxelles, le chou-fleur et le brocoli. Bien que d'autres plants hôtes sont réputés avoir des infections naturelles, et peuvent montrer des symptômes légers, des dommages économiquement importants dans la production de cultures non crucifères cultivées en champs n'ont pas été signalés.

6.3 Symptômes

Chez le canola, l'apparition des symptômes causés par V. longisporum survient tard dans la saison de croissance, peu avant la récolte (Dunker et al., 2006). Au champ, les symptômes comprennent la chlorose des feuilles (particulièrement un jaunissement sur la moitié d'un côté), le développement d'une bande verticale jaune ou brune sur l'un des côtés de la tige et une maturation précoce. En dépit de son nom usuel, les symptômes de flétrissement ne sont pas observés chez le canola (Depotter et al., 2016). De petits microsclérotes noirs commencent à se développer dans les couches extérieures des tissus mourants du plant (principalement à l'intérieur des tiges) avant la récolte, donnant une apparence « poivrée », et dans des conditions normales, continuent à se développer après la récolte sur les débris végétaux infestés (Heale et Karapapa, 1999).

Sur les cultures de légumes sensibles, on a signalé que V. longisporum pouvait causer le flétrissement du plant. D'autres symptômes chez le chou-fleur et le chou chinois comprennent la chlorose, le retard de croissance, la défoliation et la décoloration vasculaire (nécrose) à l'intérieur des tiges et sur les racines, entraînant une réduction de la production au champ. Le chou-fleur semble plus susceptible à V. longisporum que le brocoli. Les pertes de récoltes de légumes sont principalement dues à la décoloration des racines et des tissus de la tige, rendant les plants impropres à la commercialisation.

6.4 Distribution mondiale de Verticillium longisporum

V. longisporum a été signalé dans plusieurs pays, y compris : la Belgique, la République tchèque, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la Russie, la Suède, le Royaume-Uni (Angleterre et pays de Galles), l'Ukraine, le Japon et les États-Unis (Illinois et Californie). V. longisporum a également été récemment signalé dans le chou chinois en Chine (Yu et al., 2015). Ce champignon est probablement plus largement répandu que ce qui a été signalé.

Les résultats de l'enquête nationale canadienne de 2015 sur V. longisporum sont présentés dans la section 7.0 Facteurs à considérer pour la gestion des risques.

6.5 Voies d'entrée, établissement et propagation

La dispersion, la propagation et la survie à long terme de V. longisporum sont modulées par les microsclérotes (Dixelius et al., 2006). La dispersion sur de longues distances du champignon peut survenir par l'entremise de déplacement de semences contaminées de canola et par le déplacement d'équipement agricole abritant de la terre, des semences ou des débris végétaux infestés. Bien qu'il n'y ait pas de preuves concluantes que V. longisporum soit transmis par les semences dans le canola, il est fort probable que les semences de canola agissent comme la principale voie de dispersion sur de longues distances du champignon dans les zones non infestées (Heale etKarapapa, 1999). Ceci pourrait se produire par l'entremise de semences de canola ou de grains ayant des débris végétaux ou de la terre infestés par des microsclérotes lors de la récolte, du transport, du nettoyage ou de l'entreposage.

En ce qui concerne les cultures de légumes crucifères, la propagation sur de longues distances du phytoravageur risque davantage de se produire par le truchement d'échanges commerciaux de plantules infestés, tandis que la propagation locale se produirait par le déplacement de terre contaminée sur l'équipement agricole. Pour ce qui est du canola, on ne sait pas encore si la semence est une voie de déplacement ou de propagation pour les phytoravageurs, mais d'autres espèces de Verticillium sont connues pour être transmises par les semences pour certains plants hôtes non crucifères.

Une fois établi, le champignon peut facilement se répandre naturellement par le vent et l'écoulement des crues terrestres. Les inondations pourraient permettre une dispersion importante des microsclérotes dans les régions sujettes à des inondations saisonnières de grande envergure, telles que le sud de l'Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba.

6.6 Répercussions potentielles sur l'économie et l'environnement

Les répercussions environnementales de V. longisporum ont été jugées négligeables.

6.6.1 Répercussions économiques potentielles sur le canola

Avant la fin de l'enquête nationale en 2015, et en fonction des renseignements à l'égard de la maladie sur la production de colza d'hiver en Europe, on a jugé que V. longisporum pouvait avoir une incidence néfaste importante sur l'industrie du canola au Canada, tant au niveau des pertes de rendement au champ que des effets potentiels relatifs à l'accès au marché. Les réductions de rendement du colza d'hiver semblent dépendre énormément de l'incidence de la maladie dans les champs infestés.

La rotation des cultures est pratiquée dans les pays où la maladie est bien établie ce qui est un moyen efficace de réduire les niveaux d'inoculum dans le sol afin de limiter la sévérité de la maladie. Relativement à la production de canola, il n'existe aucune mesure chimique efficace pour contrôler cet agent pathogène.

6.6.2 Répercussions économiques potentielles sur les cultures de légumes crucifères

L'évaluation initiale des risques phytosanitaires se concentrait principalement sur le canola et n'abordait pas les répercussions potentielles de V. longisporum sur la production des cultures crucifères. Une analyse plus poussée à l'égard des répercussions économiques du phytoravageur sur ces cultures de légumes suggère que certaines cultures, telles que le chou-fleur et le chou chinois, peuvent également subir des pertes importantes en champs où l'incidence de la maladie est élevée. Même de petites quantités de l'inoculum peuvent entraîner des niveaux élevés de l'incidence de la maladie en champs où les cultivars sensibles sont cultivés (Johansson, 2006; Franca et al., 2013).

Dans les champs de chou-fleur, un nombre plus faible de nouveaux microsclérotes sont formés dans les débris végétaux suivant la récolte par rapport aux autres cultures telles que le canola (Franca et al., 2013). Ceci pourrait s'expliquer parce que la récolte du chou fleur interrompt la phase générative de croissance de la culture et par conséquent limite la propagation du champignon pendant l'étape reproductive de la croissance des plants (Franca et al., 2013). Des cultivars de chou-fleur et de chou chinois partiellement résistants sont disponibles sur le marché, et l'incorporation dans le sol de matériel ayant un contenu élevé en lignine, comme les débris végétaux de chou-fleur, de brocoli ou d'ivraie, pourrait également réduire davantage les niveaux d'inoculum. Par conséquent, il existe plusieurs pratiques de production qui peuvent gérer la maladie dans les systèmes de production agricole de légumes en diminuant le nombre viable de microsclérotes de V. longisporum présent dans la terre, réduisant ainsi l'incidence de la maladie dans les champs touchés et diminuant les pertes directes encourues par les plants non commercialisables.

De plus, la Rayure verticillienne du canola ou du colza a été signalée dans les champs de chou-fleur et de chou chinois au Manitoba et au Québec, respectivement. Le rapport du Manitoba a confirmé V. dahliae, une espèce très proche de V. longisporum, comme étant l'agent causal, toutefois, le rapport du Québec n'a pas déterminé que les espèces de Verticillium causaient les symptômes de flétrissure. Une enquête approfondie de ces champs pourrait démontrer que V. longisporum est l'agent causal, ou est présent au côté de V. dahliae, comme on a pu le constater dans plusieurs autres régions du monde où le chou-fleur et les choux sont cultivés à des fins commerciales.

7.0 Facteurs à considérer pour la gestion des risques

7.1 Distribution de Verticillium longisporum au Canada à la suite de l'achèvement de l'enquête nationale en 2015

Une enquête nationale sur V. longisporum a été achevée à l'automne 2015 par l'ACIA en collaboration avec les partenaires provinciaux et de l'industrie afin d'évaluer la distribution de ce phytoravageur dans les zones de production du canola au Canada. Un total de 1 074 champs dans neuf provinces ont été examinés dans cette enquête. V. longisporum a été détecté dans six des neuf provinces faisant partie de l'enquête (la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l'Ontario et la province de Québec), représentant les principales régions de production du canola. Le phytoravageur n'a pas été détecté dans trois des provinces examinées (le Nouveau Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard).

L'essai diagnostique novateur qui a servi à tester tous les échantillons recueillis au cours de l'enquête a été élaboré par l'ACIA et est fondé sur des travaux antérieurs d'essais mis au point pour V. dahliae et V. alfalfa (Bilodeau et al., 2012). L'essai et un test diagnostique sensible et spécifique à V. longisporum qui sont fondés sur une réaction en chaîne par polymérase (PCR) en temps réel et peuvent être utilisés directement sur l'ADN provenant d'extrait de tissu végétal ou de terre prélevés dans le champ.

Au total, 263 champs de canola ont obtenu un test positif pour la présence d'ADN de V. longisporum indiquant que le champignon est largement répandu dans l'ouest et le centre du Canada. Une analyse moléculaire plus poussée sur certains échantillons positifs pour V. longisporum provenant du Manitoba, de la Saskatchewan, de l'Alberta et de l'Ontario a déterminé que les isolats recueillis de chaume de canola dans ces provinces appartenaient au génotype A1/D1. Le génotype pour V. longisporum isolé des champs de canola de la Colombie-Britannique et de la province de Québec n'a pas été déterminé.

7.2 Facteurs à considérer pour la gestion du risque général

7.3 Facteurs à considérer pour la gestion des risques particuliers liés au canola

7.4 Facteurs à considérer pour la gestion de risques particuliers liés aux cultures de légumes crucifères

8.0 Options de gestion des risques phytosanitaires

Les options de gestion des risques phytosanitaires proposées sont principalement fondées sur les résultats de l'enquête nationale sur Verticillium qui a été achevée à la fin de l'année 2015. Ces résultats ont confirmé que V. longisporum est largement répandu dans la plupart des zones de production de canola au Canada. Aucun pays n'est reconnu, y compris les partenaires commerciaux du Canada, pour sa réglementation de V. longisporum à l'égard du canola. Ce fait a également été pris en compte.

8.1 Option 1 de gestion des risques phytosanitaires : ne pas ajouter Verticillium longisporum à la Liste des parasites réglementés par le Canada

Facteurs à considérer à l'appui de l'option 1 :

Inconvénients :

8.2 Option 2 de gestion des risques phytosanitaires : ajouter le Verticillium longisporum à la Liste des parasites réglementés par le Canada

Facteurs à considérer à l'appui de l'option 2 :

Inconvénients :

9.0 Décision sur la gestion des risques

9.1 Consultation

La communication avec les intervenants a été initiée peu après la première découverte du phytoravageur et a donné lieu à la création du Groupe consultatif technique sur Verticillium au mois de juin 2015. Ce groupe d'intervenants comprend des représentants des producteurs et des associations de l'industrie du secteur des grains et des oléagineux, du Conseil canadien du canola, des gouvernements provinciaux, d'entreprises œuvrant dans le domaine des sciences de la vie et d'établissements universitaires, de l'ACIA, d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et d'autres ministères ou organismes fédéraux.

Les commentaires concernant le présent document de gestion des risques phytosanitaires, y compris les recommandations de l'ACIA, ont été examinés à la fin de la période de consultation de 60 jours (du 15 mars au 15 mai 2017) et étudiés avec le Groupe consultatif technique sur Verticillium. L'ACIA a obtenu un appui important de la part des intervenants pour aller de l'avant avec l'option 1 de gestion des risques phytosanitaires : ne pas ajouter Verticillium longisporum à la Liste des parasites réglementés par le Canada.

9.2 Décision

L'ACIA déclare officiellement que V. longisporum est largement répandu au Canada. La réglementation à l'égard de V. Longisporum en vertu de la Loi sur la protection des végétaux n'est pas justifiée pas plus qu'il n'est justifié sur le plan économique de mettre en œuvre des mesures officielles de lutte contre les nouvelles introductions ou la propagation au pays de ce phytoravageur. Cette décision ne nécessitera aucune modification aux directives existantes en matière de protection des végétaux ni au Système automatisé de référence à l'importation de l'ACIA.

10.0 Références

Bilodeau, G. J., S. T. Koike, P. Uribe etet F. N. Martin. 2012. « Development of an assay for rapid detection and quantification of Verticillium dahliae in soil », Phytopathology 102:331-343.

Dixelius, C., I. Happstadius et G. Berg. 2006. « Verticillium wilt on Brassica oilseed crops » - PDF (6517 ko) (anglais seulement), IOBC/wprs Bulletin, vol. 29(7). p. 361-370

Dunker, S., H. Keunecke et A. von Tiedemann. 2006. « Verticillium longisporum in winter oilseed rape – Impact on plant development and yield – Integrated Control in Oilseed Crops », IOBC/wprs Bulletin, vol. 29(7). p. 361-370.

Franca, S. C., K. Spiessens, S. Pollet, J. Debode, L. De Rooster, D. Callens et M. Höfte. 2013. « Populations dynamics of Verticillium species in cauliflower fields: Influence of crop rotation, debris removal and ryegrass incorporation », Crop Protection, 54 : 134-141.

Heale, J. et V. Karapapa. 1999. « The No threat to Canada's major oilseed crop : canola », Canadian Journal of Plant Pathology, 21 : 1-7.

Depotter, J. R. L., S. Deketelaere, P. Inderbitzin, A. von Tiedemann, M. Höfte, K. V. Subbarao, T. A. Wood et B. P. H. J. Thomma. « Accepted manuscript online : 9 DEC 2015 06:22PM EST. Verticillium longisporum, the invisible threat to oilseed rape and other Brassicaceous plant hosts », Molecular Plant Pathology, DOI : 10.1111/mpp.12350

Johansson, A. 2006. « Verticillium longisporum, infection, host range, prevalence and plant defence responses », Licentiate thesis Swedish University of Agricultural Sciences, Uppsala.

Convention international pour la protection des végétaux. 2012. « Normes international pour les mesures phytosanitaires No 5 : Glossaire des termes phytosanitaires, Supplément 1 : Directives sur l'interprétation et l'application des concepts de « lutte officielle » et de « non largement disséminé » (2012)., Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Rome, Italie.

Novakazi, F., P. Inderbitzin, G. Sandoya, R. J. Hayes, A. von Tiedemann et K. V. Subbarao. 2015. « The three lineages of the diploid hybrid Verticillium longisporum differ in virulence and pathogenicity », Phytopathology « First Look » paper.
http://dx.doi.org/10.1094/PHYTO-10-14-0265-R

Unité de l'évaluation des risques phytosanitaires. 2015. « Pest Risk Assessment of Verticillium longisporum (C. Stark) Karapapa, Bainbr. & Heale, Verticillium Wilt », ARP no 2014-88. Division des sciences de la santé des végétaux, Agence canadienne d'inspection des aliments.

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Tran, V., S. Braus-Stromeyer, C. Timpner et G. Braus. 2013. « Molecular diagnosis to discriminate pathogen and apathogen species of the hybrid Verticillium longisporum on the oilseed crop Brassica napus », Applied Genetics and Molecular Biotechnology, 97 : 4467-4483.

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11.0 Approbation

Approuvé par :

espace
Chef de la protection des végétaux

La signature du chef de la protection des végétaux est requise uniquement lorsque le processus de gestion des risques phytosanitaires est complété, afin de montrer l'approbation de la décision finale. Cette section est jointe au DGR après qu'une consultation des intervenants ait eu lieu et qu'une décision finale ait été prise.

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