Sélection de la langue

Recherche

DGR-13-04 : Document de gestion des risques phytosanitaires consolidé pour les plantes phytoravageurs règlementées au Canada
Annexe 4A : Résumé de l'évaluation du risque phytosanitaire pour Centaurea solstitialis

Cette page fait partie du répertoire des documents d'orientation (RDO).

Vous cherchez des documents connexes?
Recherche de documents connexes dans le répertoire des documents d'orientation.

Identité de l'organisme

Nom : Centaurea solstitialis (USDA-ARS, 2009)

Synonyme(s) : Leucantha solstitialis (USDA-NRCS, 2009)

Noms communs français : Centaurée du solstice, chardon-doré, auriole.

Noms communs Anglais : Yellow star-thistle (USDA-NRCS 2009), Centaurea solstitialis, golden star thistle, St. Barnaby's thistle, yellow centaury, yellow cockspur (USDA -ARS 2009)

Description : Centaurea solstitialis est une plante herbacée annuelle d'hiver; elle est rarement une plante bisannuelle ou une plante à courte pérennité. Aux États-Unis, les populations sont variables quant à leurs caractéristiques. Les tiges sont raides et dressées et ont de 15 à 200 cm de hauteur. Centaurea solstitialis produit des feuilles en rosette qui se déposent près du sol dès le premier automne. Les inflorescences se font en solitaire sur le bout des tiges, même si les plants vigoureux de cette espèce peuvent produire des inflorescences sur les aisselles des branches. L'involucre est d'environ 1,2 à 1,8 cm de long. Les bractées de l'involucre comportent une longue épine centrale de 1,0 à 2,5 cm de long et au moins deux paires d'épines latérales courtes et sont couvertes de poils. Les akènes (fruits) sont de deux types, les deux glabres et d'environ 2 à 3 mm de long. Les fleurons produisent la plupart des akènes (de 75% à 90%). Les akènes du disque ainsi formé sont brillants et comportent une pappe courte (de 2 à 5 mm) et raide. Les akènes produits par les fleurons extérieurs (ligulés) sont mats, de couleur foncée et n'ont pas de pappe. Centaurea solstitialis a une large racine pivotante qui croît dans le sol jusqu'à une profondeur d'au moins un mètre, ce qui donne à la plante un accès à l'humidité profonde du sol pendant les mois d'été et d'automne secs. Les tiges mortes sont persistantes et restent habituellement dressées tout l'hiver (Zouhar, 2002).

Statut de l'organisme

Centaurea solstitialis est historiquement connue dans quelques régions au Canada, mais on ne croit pas que les populations en question subsistent encore. Rien n'est venu prouver que cette espèce est cultivée au Canada (CNLA 2009). Selon ce renseignement, elle est considérée comme absente du Canada.

Statut réglementaire actuel

À l'échelon fédéral, Centaurea solstitialis est réglementée par l'ACIA comme mauvaise herbe nuisible interdite de Catégorie 1 en vertu de l'Arrêté sur les graines de mauvaises herbes de la Loi sur les semences. À l'échelon provincial, Centaurea solstitialis est réglementée comme « mauvaise herbe nuisible » en Colombie-Britannique, comme « mauvaise herbe nuisible interdite » en Alberta et comme « mauvaise herbe interdite » en Saskatchewan en vertu des lois sur la destruction des mauvaises herbes de chacune de ces provinces.

Centaurea solstitialis n'est pas réglementée comme mauvaise herbe de ressort fédéral aux États-Unis, mais elle est réglementée dans les États suivants : AZ, CA, CO, HI, ID, MO, MT, ND, NM, NV, OR, SD, UT, WA, WV et WY.

Probabilité d'introduction

Centaurea solstitialis est une plante annuelle qui se dissémine seulement par les semences. Des semences de cette espèce ont été trouvées comme contaminants dans les cultures de luzerne et de céréales, et on croit que les semences contaminées ont constitué la voie d'introduction de cette espèce en dehors du parcours naturel (CAB International, 2007).

Tableau 1 : Résumé des voies d'entrée de Centaurea solstitialis (Centaurée du solstice)
Type de voie d'entrée Voies d'entrée spécifiques
Dispersion naturelleLes semences de Centaurea solstitialis peuvent être dispersées par le vent sur une distance allant jusqu'à 1,5 m, et sur de plus longues distances par l'activité animale. (CAB International, 2007). Les soies de la pappe sont couvertes de barbes raides et microscopiques qui peuvent facilement adhérer aux poils (Zouhar, 2002).
Introduction intentionnelleAucune n'a été répertoriée.
Introduction non intentionnelleLa dispersion à longue distance des semences de Centaurea solstitialis est souvent directement reliée aux activités humaines et se produit par le mouvement du bétail, des véhicules et de l'équipement (Zouhar, 2002). Il s'agit là d'une voie d'introduction probable au Canada. Des semences ont été trouvées comme contaminants des cultures de luzerne et de céréales, et on croit que les semences contaminées ont constitué la voie d'introduction de cette espèce en dehors du parcours naturel. Il y a eu plusieurs introductions de Centaurea solstitialis en Californie, à partir de l'Europe et du Chili, habituellement comme contaminant des semences de luzerne (CAB International, 2007). C'est la voie d'introduction la plus probable au Canada.

Probabilité d'établissement

Centaurea solstitialis est indigène en Eurasie, y compris en Arménie, en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Iran, en Iraq, au Liban, en Syrie, au Tadjikistan, en Türkiye, au Turkménistan, en Ukraine, en Algérie, en Tunisie, en Albanie, en Bulgarie, en France, en Grèce, en Italie, en Espagne et dans l'ancienne Yougoslavie (USDA -ARS, 2009). On la retrouve maintenant dans toute l'Europe, en Amérique du Nord et du Sud et en Afrique. Elle s'est disséminée jusqu'en Asie centrale, mais ne persiste pas dans les régions nordiques. Les spécimens les plus précoces aux États-Unis ont été découverts en Californie en 1869 (CAB International, 2007).

Centaurea solstitialis a été signalée dans au moins 40 États américains et quatre provinces canadiennes. Toutefois, dans l'est de l'Amérique du Nord, les infestations sont sporadiques et localisées, et les populations ont échoué à s'établir, malgré des introductions répétées. En Californie, plus de 6,9 millions d'hectares sont infestés, et l'espèce se dissémine en Idaho, en Oregon et dans l'État de Washington (CAB International, 2007).

Malgré des signalements de Centaurea solstitialis en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario, il ne semble pas y avoir de populations établies et persistantes au pays.

Basé sur les résultats de le North Carolina State APHIS Plant Pest Forecasting (NAPPFAST), il semblerait que Centaurea solstitialis survivrait dans une zone 5 de rusticité NAPPFAST (voir figure 11). Toutefois, les données provenant des États nord-ouest du Pacifique indique que l'espèce est bien plus courante dans les microclimats chauds sur les pentes qui font face au sud et au sud-ouest (Shafi et al. 2003; Zouhar 2002). Par conséquent, il est probable que ce sont les microclimats en question qui seront vulnérables au sein de la zone 5 au Canada.

Figure 1 : Aire de distribution potentielle de Centaurea solstitialis (Centaurée du solstice) en Amérique du Nord selon les prévisions du système NAPPFAST (les régions à risque ou l'ensemble des zones de rusticité des plantes, allant de 5 à 9, sont ombrées en rouge)

Figure 1. Description ci-dessous.
Description de la figure 1

Cette image montre la répartition possible de la Centaurea solstitialis (centaurée du solstice) en Amérique du Nord, comme le prévoit le système NAPPFAST, à l'aide d'une carte du Canada et des États-Unis. La nuance de rouge indique les zones plus particulièrement à risque. Dans ce cas-ci, les zones de rusticité mondiale correspondent à 5-9. Sur cette carte, le rouge couvre des régions du Canada, notamment la côte et l'extrême sud de la Colombie-Britannique, l'extrême sud-ouest de l'Ontario et des régions des côtes des provinces maritimes, y compris Terre-Neuve. Il couvre également la majeure partie des États-Unis, y compris la plupart des régions des côtes Est et Ouest ainsi que régions situées dans le centre des États-Unis.

Probabilité de propagation

Les semences de Centaurea solstitialis peuvent être dispersées par le vent sur une distance allant jusqu'à 1,5 m, et sur de plus longues distances par l'activité animale et humaine. En Californie, on pense que l'activité humaine est à l'origine de la plus grande part de la dispersion des semences (CAB International, 2007). Les soies des pappes des semences sont couvertes de barbes raides microscopiques qui adhèrent facilement aux vêtements et aux poils. La dispersion à longue distance des semences de Centaurea solstitialis est souvent directement reliée aux activités humaines et se produit en raison du mouvement du bétail, des véhicules et de l'équipement et par le foin et les semences contaminés (Zouhar, 2002).

Conséquences économiques potentielles

Centaurea solstitialis est toxique pour les chevaux lorsqu'elle est consommée en grande quantité. Les muscles des lèvres, du visage et de la langue deviennent raides et enflés ce qui donne au cheval une expression fixe. Un empoisonnement peut aboutir à une lésion cérébrale permanente, et les animaux durement touchés finissent par mourir de soif et faim (CAB International, 2007).

Les pertes occasionnées par Centaurea solstitialis résultent du fait que la plante nuit au pâturage du bétail et aux procédures de récolte du fourrage et entraîne une diminution du rendement et de la qualité fourragère des parcours naturels. Le bétail et la faune évitent de brouter dans les zones massivement infestées, ce qui ralentit la prise de poids et diminue la qualité de la viande, du lait, de la laine et des cuirs (CAB International, 2007).

Centaurea solstitialis constitue le problème de mauvaise herbe le plus important au bord des routes dans la plus grande part du centre et du nord de la Californie, et cause des problèmes occasionnels dans les cultures de céréales, les vergers, les vignobles, les cultures et les terres incultes (CAB International, 2007).

Conséquences environnementales et sociales potentielles

Centaurea solstitialis peut aussi réduire l'espace d'habitat et de fourrage de la faune, déplacer les plantes indigènes et diminuer la diversité végétale et animale indigène. Les infestations denses menacent les écosystèmes naturels en fragmentant les habitats des plantes et des animaux (CAB International, 2007). Les infestations de Centaurea solstitialis peuvent limiter l'accès aux zones de loisirs et réduire la valeur de la terre. Plusieurs espèces de plantes rares et sensibles en Oregon, au Nevada et en Idaho sont réputées menacées par Centaurea solstitialis. Les grandes populations de Centaurea solstitialis peuvent modifier le cycle de l'eau dans les pâturages annuels et les écosystèmes constitués de régions boisées dans les contreforts en Californie, en utilisant plus d'eau à une profondeur accrue dans le sol que la végétation indigène (Zouhar, 2002).

Incertitude

Il y a des doutes concernant son aire de distribution potentielle au Canada. Il est fort probable que l'aire de distribution potentielle soit moindre que celle qui est illustrée à la Figure 11 et qui est fondée sur la zone 5 de rusticité NAPPFAST. Toutefois, il est aussi fort probable qu'il existe des environnements appropriés pour les populations persistantes au moins dans le sud de la Colombie-Britannique.

Conclusion

Selon le résultat de l'évaluation du risque phytosanitaire menée par l'ACIA, on peut affirmer que Centaurea solstitialis est susceptible de s'établir et de devenir envahissante dans certaines régions du Canada, y compris le sud de la Colombie-Britannique, si elle y est introduite. Cette plante devrait être considérée pour réglementation en vertu de la Loi sur la protection des végétaux. Il convient de noter qu'elle est déjà réglementée par l'ACIA comme graine de mauvaise herbe nuisible interdite en vertu de la Loi sur les semences.

Considérations d'ordre technique

Date de modification :