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Norme nationale volontaire de biosécurité à la ferme pour les secteurs des serres, pépinières et floricultures
1.0 Introduction

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1.1 En quoi consiste la biosécurité des serres, des pépinières et des floricultures à la ferme? Pourquoi est-ce important? Qui en est responsable?

La biosécurité désigne un ensemble de pratiques de gestion visant à atténuer, prévenir et contrôler l'introduction, la propagation et la libération de phytoravageurs. Cela comprend les ravageurs qui ne sont pas présents au Canada, les ravageurs déjà présents au Canada dans des régions restreintes, et les ravageurs qui sont communément présents au Canada et qui peuvent se propager d'une ferme à l'autre. La mise en œuvre de mesures de biosécurité à la ferme au Canada protège notre environnement, la viabilité de notre secteur agricole, puis soutient notre réputation de pays commerçant sécuritaire et fiable. Ces efforts présentent de nombreux avantages économiques, environnementaux et communautaires pour tous les Canadiens.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) collabore avec les intervenants pour élaborer des normes nationales volontaires de biosécurité à la ferme et des documents d'orientation destinés aux producteurs pour plusieurs secteurs de culture et d'élevage. Le processus d'élaboration est appuyé par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) en vertu du cadre stratégique pour l'agriculture Cultivons l'avenir 2. Afin de s'assurer que ce qui est élaboré est pertinent et correspond aux besoins des producteurs et du secteur pris dans son ensemble, des Conseils consultatifs sur la biosécurité (CCB) ont été mis sur pied et ont pour objectif de rassembler l'expertise des organisations du secteur et des organisations de producteurs, des producteurs eux-mêmes, du milieu universitaire et des spécialistes des gouvernements fédéral et provinciaux (consultez l'annexe 4, Remerciements des partenaires).

En se servant du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN), on a jugé que le groupe des secteurs des serres, pépinières et floricultures représentait l'une des priorités pour élaborer des normes de biosécurité. Voici des exemples de ces secteurs qui sont décrits par le SCIAN :

  • Les cultures vivrières cultivées à l'abri, par exemple des fruits, des baiesNote de bas de page 1, des herbes et épices ou les cultures vivrières de légumes qui poussent dans des serres ou à l'abri. Les directives de biosécurité présentées dans le présent document peuvent également s'appliquer à d'autres structures qui ne correspondent pas aux critères de la définition de serres que fournit le glossaire, comme des serres ouvertes montées sur arceaux, des serres froides ou des abris-serres.
  • Les établissements qui s'occupent principalement de la culture de produits de pépinière, d'arbres et des cultures de bois à rotation rapide qui ont un cycle de croissance ordinaire de moins de dix ans, par exemple les pépinières volantes, les porte-greffes, les plantes d'ornement, les arbustes et les arbres qui sont cultivés en pépinière, ainsi que les arbres et les arbustes cultivés en rotation rapide.
  • Les établissements qui s'occupent principalement de la culture, en serres ou en pleins champs, de produits de floriculture et de matériel de reproduction, par exemple la floriculture, la production de graine pour jardins d'agrément, la production de boutures pour la reproduction, les cultures de plants de fleur et de bulbes, les fleurs coupées ou en pot, le feuillage tropical et les plantes vertes qui poussent en serresNote de bas de page 2.
  • La production de champignons et de gazon en plaques n'est pas incluse dans le présent document de référence.

Selon les renseignements obtenus par Statistique Canada pour 2011, le secteur des serres, des pépinières et des floricultures au Canada représente 7 % (7 800) de l'ensemble des exploitations de cultures du pays et 4 % du total des fermes, y compris l'élevage d'animaux. Les données recueillies par Statistiques Canada pour 2014 indiquent que, selon les recettes monétaires agricoles, les secteurs des serres, pépinières et floricultures représentent 10 % (3 G$) de l'ensemble des exploitations de cultures du Canada et 5 % du total des fermes. Ces secteurs représentent également environ 25 % (76 285) de tous les employés agricoles. De plus, le secteur des serres, des pépinières et des floricultures compte pour 26 % (1 G$) des exportations horticoles. Ainsi, ce secteur est essentiel aux revenus agricoles, et particulièrement à l'emploi et aux revenus. Tous les Canadiens tirent profit des relations économiques entre les secteurs des serres, pépinières et floricultures et les autres secteurs économiques du Canada.

On distingue des différences entre les secteurs des serres, pépinières et floricultures par rapport aux espèces qu'ils produisent, à leur risque d'introduction de ravageur, à la région, au climat et aux pratiques de production. Les producteurs utilisent une myriade de systèmes de production qui entraînent divers degrés de risque, par exemple les sols des champs, les milieux de culture ou un système hydroponique complet. Toutefois, on admet qu'en dépit de certaines différences dans la production, la mise en œuvre de mesures proactives pour la biosécurité peut réduire le risque d'introduction et de propagation de ravageurs lorsqu'elles sont mises en application à des moments déterminants du cycle de transmission.

La Norme nationale volontaire de biosécurité à la ferme pour les secteurs des serres, pépinières et floricultures (ci-après appelée la « Norme ») définit les risques principaux, les résultats visés, les points à considérer et les moments déterminants pour les interventions en matière de biosécurité, selon les voies d'introduction et de transmission des ravageurs. Le niveau de risque pour tout lieu de production variera selon différents facteurs. Ces facteurs peuvent comprendre, sans toutefois s'y limiter, les plantes produites, le risque d'introduction, la région, le climat, et les pratiques de production. La mise en œuvre de mesures proactives de biosécurité limite le risque d'introduction et de propagation des ravageurs si ces mesures sont mises en application pour interrompre le cycle de transmission. Parmi les points à considérer qui pourraient expliquer pourquoi on mettrait en application des mesures pour la biosécurité dans le cadre d'une exploitation, on peut mentionner :

  • Les objectifs opérationnels afin de maintenir les marchés.
  • La demande du client par rapport aux pratiques et aux protocoles de biosécurité.
  • La diminution des pertes de production.
  • La prévention de l'introduction des ravageurs qui ne sont actuellement pas présents.
  • La volonté de contenir et de réduire les ravageurs qui sont déjà présents.
  • La responsabilité envers les voisins et l'industrie afin de s'assurer que les risques actuels liés à la biosécurité ne se propagent pas chez quelqu'un d'autre.

Une biosécurité proactive dans le lieu de production ne compte qu'un seul niveau de biosécurité. Au-delà des activités de protection des végétaux qui se déroulent dans le lieu de production, les détaillants doivent accroître l'éducation et la sensibilisation des consommateurs pour protéger les végétaux au Canada. La biosécurité est l'affaire de tous. Il est recommandé que tout responsable de la protection des végétaux, que ce soit sur une petite ferme ou une grande exploitation agricole, envisage la rédaction d'un plan de biosécurité. Les mesures établies dans les pratiques de gestion quotidienne contribueront grandement à protéger un lieu de production contre les conséquences coûteuses des ravageurs.

Les organismes gouvernementaux fédéraux et provinciaux ainsi que l'industrie ont collaboré à l'élaboration et à la mise en œuvre d'une variété de programmes de certification agricole. Le cadre des normes s'appuie sur ces forces et établit une norme nationale de biosécurité à la ferme pour les secteurs des serres, pépinières et floricultures. Cette norme présente un cadre pour élaborer des plans individuels de biosécurité à la ferme ou pour compléter, et non remplacer, les programmes actuels dans les fermes, comme CanadaGAPMC et d'autres programmes régionaux ou provinciaux. La figure 1 illustre la manière dont les documents et les outils dont il est question dans la présente norme appuient l'élaboration de plans de biosécurité propres à la ferme.

Figure 1 : Une représentation visuelle de la façon dont les divers documents et outils dont il est question dans la présente norme s'associent pour aider à l'élaboration d'un plan de biosécurité propre à la ferme.

Figure 1 : Une représentation visuelle de la façon dont les divers documents et outils dont il est question dans la présente norme s'associent pour aider à l'élaboration d'un plan de biosécurité propre à la ferme. Description ci-dessous.
Description de la figure 1 : Une représentation visuelle de la façon dont les divers documents et outils dont il est question dans la présente norme s'associent pour aider à l'élaboration d'un plan de biosécurité propre à la ferme.

L'élaboration de votre plan de biosécurité pour votre ferme doit commencer par les principes généraux de biosécurité de la Norme nationale volontaire de biosécurité à la ferme pour les secteurs des serres, pépinières et floricultures. Ensuite, vous devez envisager l'orientation propre au produit des guides du producteur en matière de biosécurité pour les secteurs des serres, pépinières et floricultures ainsi que des guides, manuels et programmes de certification de la ferme des provinces et des associations commerciales sur la production qui sont propres aux questions en matière de biosécurité de vos opérations. Cette orientation vous aidera à répondre aux besoins particuliers de vos opérations et à les inclure dans votre plan de biosécurité propre à la ferme.

1.2 Éléments d'un plan de biosécurité

La mise en œuvre de principes de biosécurité dans un lieu de production peut être considérée comme un continuum d'activités. La figure 2 fournit une représentation visuelle du cycle des activités de biosécurité, lorsque la nécessité d'effectuer une évaluation et une réévaluation peut être considérée comme le point de départ du cycle, mais aussi l'activité qui perpétue le cycle. La pratique consistant à créer un plan de biosécurité représente une approche préventive pour gérer le risque engendré par les ravageurs dans le lieu de production. En évaluant et en réévaluant régulièrement le risque lié aux ravageurs, il est possible d'apporter des améliorations constantes, et les activités qui étaient d'abord réactives deviennent mesurées et prévisibles.

Figure 2 : Cycle des activités de biosécurité

Figure 2 : Cycle des activités de biosécurité. Description ci-dessous.
Description de la figure 2 : Cycle des activités de biosécurité

La figure 2 est une illustration du cycle des activités qui devraient être accomplies afin d'élaborer et de mettre en œuvre un plan de biosécurité. Le cycle des activités de biosécurité a quatre éléments dans le milieu, accompagnés de flèches pointant entre eux dans le sens des aiguilles d'une montre. Le premier élément en haut du cycle est « Évaluation ». Dans le sens des aiguilles, le deuxième élément est « Plan », le troisième élément est « Mise en œuvre » et le quatrième est « Surveillance ». Il y a une zone de texte à côté de chacun de ces éléments dans le cycle (quatre au total). Au-dessus du terme « Évaluation » se trouve une zone avec le texte suivant : Les risques posés par les ravageurs qui menacent les végétaux sont identifiés et évalués sur une base régulière. À droite du terme « Plan » se trouve une zone avec le texte suivant : Un plan écrit sert de base pour le programme de formation en biosécurité, permet d'effectuer des ajustements et des mises à jour sur une base régulière, et fournit un cadre favorisant l'amélioration continue. En dessous du terme « Mise en œuvre » se trouve une zone avec le texte suivant : Le plan passe à l'étape de l'exécution. À gauche du terme « Surveillance » se trouve une zone avec le texte suivant : Un programme de surveillance et un cadre de collecte de renseignements sont élaborés, puis mis sur pied, afin de fournir des renseignements pour apporter des ajustements au plan de biosécurité.

  1. Évaluation : Identifiez et évaluez les risques d'introduction de ravageurs, et analysez leurs voies de transmission. Les lacunes actuelles dans la biosécurité sur un lieu de production pourront ainsi être abordées. Les pratiques de production doivent être examinées fréquemment (réévaluation) afin de veiller à l'efficacité des mesures mises en œuvre relativement à la prévention et au contrôle des ravageurs.
  2. Plan : La rédaction d'un plan de biosécurité est fortement recommandée. Un plan écrit permet de faire une révision et une mise à jour régulières, favorise l'amélioration continue dans le lieu de production et constitue la base pour la formation. Remarque : L'outil d'auto-évaluation (annexe 1) fournit un cadre ou un point de départ pour l'élaboration d'un plan de biosécurité.
  3. Mise en œuvre : Faites passer le plan à l'étape de l'exécution. L'éducation, la formation et la communication sont des éléments clés dans la mise en œuvre d'un plan de biosécurité.
  4. Surveillance : Un programme de surveillance est élaboré et mis en œuvre pour détecter rapidement, définir et surveiller continuellement les ravageurs. Il est important que la conception, l'efficacité et la mise en œuvre d'un plan de biosécurité soient évaluées sur une base régulière, mais aussi lorsque se produisent des changements qui se rattachent aux pratiques agricoles ou aux enjeux de biosécurité.

1.3 Organisation des principes de biosécurité

Pour les besoins du présent document, les principes de biosécurité ont été regroupés en trois secteurs généraux qui sont importants pour un plan de biosécurité.
1) Gestion de la protection des végétaux

  • Mesures proactives afin de promouvoir la croissance végétale saine et d'atténuer la présence de ravageurs (pratiques exemplaires de gestion, gestion du milieu de culture et gestion des vecteurs de ravageurs).
  • Mesures pour détecter et quantifier les organismes ravageurs (surveillance).
  • Mesures pour intervenir contre les ravageurs (procédures opérationnelles standards pour les ravageurs communs ou la planification des interventions contre les ravageurs posant un problème considérable, comme les organismes de quarantaine).

2) Gestion des opérations à la ferme

  • L'emplacement et l'aménagement d'un lieu de production.
  • Les risques associés au continuum des activités dans un lieu de production.
  • Les risques associés à la façon dont est effectué le déplacement des gens, des outils et de l'équipement dans un même lieu de production.
  • Les risques associés à la réception de produits entrants (matériel de propagation, milieu de culture et eau d'irrigation) dans un lieu de production.
  • Le risque que des produits finaux et des déchets quittent un lieu de production sous forme de produits sortants.

3) Éducation, formation et communication

  • Il est important d'informer les employés, les fournisseurs de services et les visiteurs au sujet de l'importance de respecter les mesures de biosécurité sur un lieu de production.
  • Formez les employés sur les mesures de biosécurité qui sont mises en œuvre dans un lieu de production.
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