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Norme nationale de biosécurité à la ferme pour le secteur de l'élevage du vison - Guide du producteur
Section 2 : Gestion de la santé des animaux
Introduction, déplacement et élimination des animaux

Cette page fait partie du répertoire des documents d'orientation (RDO).

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2.1 Animaux nouvellement introduits – acheter des animaux sains

De nombreuses maladies, notamment la dermatomycose, la maladie aléoutienne et même des maladies génétiques comme la tyrosinémie héréditaire peuvent être introduites dans la ferme. L'achat de visons malades ou infectés subcliniquement est l'une des principales manières d'introduire des maladies.

Il faut acheter de nouveaux reproducteurs ou un nouveau matériel génétique uniquement d'éleveurs de bonne réputation, qui révèlent tous les problèmes de santé éventuels, qui suivent des programmes de lutte contre la maladie aléoutienne fondés sur la science et qui tiennent des registres. Idéalement, ces programmes sont élaborés conjointement par l'industrie et des spécialistes de la médecine vétérinaire (praticiens privés et professeurs) et sont mis en œuvre dans l'industrie.

2.1.1 Résultat visé

Obtenir de nouveaux reproducteurs qui ne proviennent que de fournisseurs de bonne réputation dont les troupeaux sont en bonne santé, vérifier la santé des troupeaux et, lorsque c'est justifié, traiter les nouveaux reproducteurs en leur administrant des vaccins de rappel ou en leur prodiguant des soins (blessures pendant le transport, parasites, etc.).

On devrait toujours avoir pour objectif d'obtenir des reproducteurs en santé de la part de fournisseurs ayant une bonne réputation pour limiter les risques d'introduire des agents de maladie provenant de sources extérieures dans les fermes.

Les maladies préoccupantes comprennent la maladie aléoutienne, l'entérite virale du vison, la maladie de Carré et la pneumonie hémorragique (causée par Pseudomonas).

Les éleveurs doivent considérer tous les visons nouvellement achetés comme potentiellement infectés et les traiter en conséquence, sans égard à la réputation et aux références du vendeur. Les pratiques exemplaires suggérées pour se procurer un nouveau stock de reproducteurs sont les suivantes :

  1. S'assurer que l'achat des visons respecte la réglementation fédérale, provinciale, étatique ou autre.
  2. Exiger la documentation relative à l'état de santé des animaux (p. ex., certificat sanitaire provenant d'un vétérinaire et/ou résultats d'analyse) concernant les maladies infectieuses et génétiques avant de conclure l'achat.
  3. Réaliser des analyses sur les visons concernant la maladie aléoutienne, tel qu'approprié, par exemple pour empêcher l'introduction de la maladie aléoutienne dans des fermes exemptes de maladie.
  4. S'assurer que les vaccins sont administrés et que les protocoles relatifs au traitement des parasites et aux soins médicaux sont appliqués.

2.2 Gestion des déplacements des animaux

Chaque fois que de nouveaux visons sont introduits ou que des visons résidents sont déplacés, il existe des risques d'introduire ou de transmettre des agents microbiens par l'intermédiaire des personnes, des animaux, des oiseaux, de l'équipement et des fournitures.

2.2.1 Résultat visé

Limiter la fréquence d'introduction de nouveaux visons et le déplacement de tous les visons pour atténuer les risques de transmission d'agents pathogènes microbiens.

Les visons nouvellement achetés posent des risques importants d'introduction de maladies, ce qui nuit à la santé du troupeau et modifie la charge en agents pathogènes microbiens dans l'établissement. Les visons infectés peuvent propager des agents pathogènes microbiens. Toutefois, tous les visons infectés n'ont pas nécessairement l'air malade sur le plan clinique et cela peut se produire

  • tôt dans le développement d'une maladie avant que les signes cliniques apparaissent;
  • lorsqu'un agent pathogène microbien ne cause qu'une maladie légère; et/ou
  • lorsqu'un vison semble s'être cliniquement rétabli d'une maladie, mais peut toujours excréter des agents pathogènes.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Limiter la fréquence des introductions (achats) de nouveaux animaux.
  2. Limiter la fréquence des déplacements d'animaux dans l'établissement.
  3. Éviter d'utiliser les mêmes véhicules pour transporter les visons et les autres produits :
    1. Si les mêmes véhicules doivent être utilisés pour transporter les visons et les autres produits, ceux-ci doivent être balayés et, lorsque c'est nécessaire et que les conditions météorologiques le permettent, nettoyés et désinfectés entre le transport des différents produits. Comme mesure de protection supplémentaire, réaliser les tâches posant de hauts risques en dernier avant de procéder au nettoyage et à la désinfection des véhicules.
    2. Quand les conditions météorologiques le permettent, il est recommandé que les camions et les cages de transport soient lavés entre les livraisons de visons vivants, et complètement nettoyés et désinfectés si la livraison des visons a lieu dans d'autres fermes ou à d'autres endroits. Le fumier et les liquides corporels des visons sont une source de contamination microbiologique (p. ex., maladie aléoutienne et salmonellose).

2.2.2 Résultat visé

Maximiser la durée des vides sanitaires entre les groupes de visons dans l'établissement et les hangars.

La charge en agents pathogènes peut être réduite en l'absence d'un hôte pour la maintenir. Les vides sanitaires, pendant lesquels les cages et les hangars sont vides, permettent de réduire naturellement le nombre d'agents pathogènes dans le troupeau/les hangars d'éliminer adéquatement la matière organique ainsi que de procéder à un nettoyage et à une désinfection approfondis.

Plus la période d'inoccupation est longue, moins les agents pathogènes constituent une menace. On peut également limiter les populations d'agents pathogènes en éliminant la matière organique et en nettoyant et désinfectant complètement les lieux.

Pour maximiser la réduction de la charge en agents pathogènes microbiens dans les cages/hangars, la zone qui a été vidée devrait être clairement distincte des autres endroits qui abritent des visons vivants pour éviter la contamination croisée et la recontamination. Bien que la rotation complète des visons dans un établissement (tout plein/tout vide) soit peu probable, les hangars ou certaines zones de hangars devraient être nettoyés, désinfectés et laissés vides pendant deux à trois semaines lorsque les visons sont déplacés.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Prévoir une période efficace de vide sanitaire de tous les hangars au moins une fois par année. Prévoir la période de vide sanitaire qui soit la plus longue possible. Toutefois une période de deux semaines devrait être considérée comme un minimum.
  2. Pour établir une période appropriée de vide sanitaire, prendre en considération l'état de santé actuel des visons, mais aussi d'autres facteurs, comme l'état de santé des animaux dans les fermes avoisinantes.
  3. Garder à l'esprit que les hangars destinés à l'écorchage peuvent être vidés quand les hangars destinés à la reproduction ne peuvent pas être vidés, et que le nettoyage et la désinfection peuvent avoir lieu à différents moments durant l'année.
  4. Planifier la reproduction, l'écorchage et l'introduction de nouveaux visons de manière à permettre à certaines zones de l'établissement d'être vidées.
  5. Nettoyer et désinfecter les hangars de visons du moment qu'ils sont vides.

2.2.3 Résultat visé

Appliquer des mesures de biosécurité rigoureuses lorsqu'on manipule des visons.

Les hangars constituent un environnement sécuritaire qui peut limiter le contact des visons avec des animaux infectés ou avec des personnes, de l'équipement et du matériel contaminés. La manipulation expose les visons à des risques encore plus importants en raison du contact possible des personnes, de l'équipement, du matériel ou des autres animaux avec des agents pathogènes microbiens. Le procédé d'écorchage pose également des risques de transmission d'agents pathogènes microbiens et une attention particulière doit être portée sur les animaux reproducteurs afin de ne pas y être exposés.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Pendant l'écorchage, appliquer des mesures rigoureuses de biosécurité (port de vêtements de protection, nettoyage et désinfection) pour garantir que le stock de reproducteurs demeure exempt de maladies et qu'aucune maladie n'est propagée dans l'établissement pendant les tâches suivantes :
    • Attrapage des visons
    • Transformation de la fourrure
    • Déplacements
    • Élimination des carcasses
    • Euthanasie
  2. Idéalement, l'équipement et le matériel sont utilisés exclusivement à la ferme, et sont conçus ou construits dans des matériaux permettant un nettoyage et une désinfection faciles.
  3. S'assurer que les déplacements des animaux, des carcasses, du gras, de la fourrure et des personnes sont faits de manière à limiter la transmission de maladies lorsque des activités liées à l'écorchage sont réalisées en dehors de l'établissement.

2.3 Procédures d'isolement – rester propre

Il est essentiel de séparer les tâches dans le temps, de planifier avec soin les procédures, de disposer de l'équipement et des espaces appropriés, de même que d'appliquer des mesures de biosécurité, pour s'assurer que les procédures d'isolement sont efficaces.

2.3.1 Résultat visé

Chaque établissement possède un nombre suffisant de cages pour isoler physiquement les visons nouvellement introduits du troupeau principal et applique des procédures d'isolement visant à limiter la transmission d'agents pathogènes microbiens.

De nombreuses maladies touchant les visons peuvent être introduites par l'arrivée de nouveaux visons. Les zones d'isolement sont essentielles pour assurer la santé du troupeau. La période d'isolement donne l'occasion de déterminer l'état de santé des animaux en observant les signes cliniques de maladie, en réalisant des tests et, s'il y a lieu, en administrant des traitements. La surveillance du troupeau d'où proviennent les animaux durant la période d'isolement donne des renseignements supplémentaires sur les risques sanitaires auxquels les visons nouvellement introduits pourraient avoir été exposés. À la fin de la période d'isolement, les animaux nouvellement introduits peuvent entrer dans le troupeau principal lorsqu'ils répondent aux critères sanitaires du troupeau.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Isoler tous les visons nouvellement introduits pendant au moins trois semaines, en observant les signes éventuels de maladie ou d'autres problèmes de santé.
  2. Réaliser de multiples analyses visant la maladie aléoutienne pour tous les visons nouvellement achetés avant de les introduire dans le troupeau principal.
  3. Appliquer des procédures rigoureuses d'isolement, notamment en changeant de vêtements et de bottes et en se désinfectant les mains, afin de s'assurer que les maladies éventuelles ne se propagent pas des animaux isolés au troupeau principal.
  4. Utiliser de l'équipement distinct, réservé aux installations d'isolement.
  5. Nourrir et manipuler les visons dans les installations d'isolement à la fin de la journée (en séparant ces tâches dans le temps).
  6. Près de la fin de la période d'isolement, communiquer avec l'éleveur auprès duquel les nouveaux visons ont été achetés afin de déterminer si une maladie infectieuse est survenue dans ce troupeau.

Éléments clés de la gestion de la santé des animaux Introduction, déplacement et élimination des animaux

Acheter sain et rester propre
  1. S'assurer que les visons nouvellement introduits sont en santé en les achetant auprès de fournisseurs de bonne réputation qui appliquent des pratiques médicales et de biosécurité saines dans leurs troupeaux et qui tiennent des registres.
  2. Limiter les risques d'introduction de maladies en réduisant la fréquence des introductions et des déplacements de visons.
  3. Maximiser la durée des vides sanitaires sur le site et entre les groupes de visons.
  4. Appliquer des mesures de biosécurité rigoureuses quand on manipule, attrape ou déplace des visons.
  5. S'assurer que tous les hangars disposent d'un nombre suffisant de cages pour isoler les nouveaux visons.
  6. Appliquer des procédures d'isolement pour toutes les entrées de nouveaux visons, qu'ils aient été achetés récemment ou qu'ils aient été déplacés entre les fermes d'un même éleveur.

Surveillance et maintien de la santé des animaux et des mesures d'intervention en cas de maladie

La connaissance de l'état de santé du troupeau est essentielle pour déceler la présence d'une maladie importante dans la ferme et mettre en œuvre des mesures d'intervention rapides et efficaces. Le diagnostic précoce et la surveillance des maladies aident à confiner les agents pathogènes microbiens dans l'éventualité d'une maladie infectieuse ou à déclaration obligatoire touchant les animaux.

Pratiques exemplaires suggérées pour surveiller la santé du troupeau :

  • Observer les animaux régulièrement.
  • Tenir un registre des pertes et des maladies.
  • Déceler les signes cliniques suspects qui pourraient laisser supposer un problème lié à une maladie contagieuse.
  • Déceler les taux de mortalité inacceptables ou les profils de mortalité anormaux.

Une fois que ces indicateurs de la présence d'une maladie contagieuse sont reconnus, il faut prendre des mesures immédiates pour diagnostiquer la maladie et intervenir en conséquence.

2.4 Surveillance et maintien de la santé des animaux

2.4.1 Résultat visé

Les personnes qui font le suivi de la santé des animaux connaissent bien les visons, les signes cliniques des maladies et les protocoles d'intervention.

Pour que la surveillance des maladies et l'application des protocoles d'intervention soient efficaces, il est essentiel de posséder des connaissances et de l'expérience dans l'identification de visons malades, notamment en ce qui concerne les changements sur le plan de l'apparence, du comportement et de l'activité. Les membres du personnel n'ont pas à poser de diagnostic; cette responsabilité incombe au vétérinaire responsable du troupeau ainsi qu'aux laboratoires de diagnostic vétérinaire. Le personnel, toutefois, devrait savoir quand quelque chose ne va pas et quels protocoles d'intervention il faut suivre.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Former le personnel pour qu'il soit en mesure de déceler les signes de maladie dans le troupeau de visons et de mettre en œuvre les protocoles d'intervention.
  2. S'assurer que le personnel a facilement accès aux documents écrits sur les mesures d'intervention en cas de maladie.

2.4.2 Résultat visé

Les procédures quotidiennes de surveillance de la santé des animaux sont suivies et des registres des vaccins, des maladies, des traitements et des mortalités sont tenus.

De nombreux facteurs peuvent compromettre la santé des animaux. Ces facteurs sont notamment les maladies infectieuses, les maladies génétiques, les pratiques de gestion et les conditions climatiques. Afin de protéger la santé et le bien-être des visons, la détection précoce des maladies infectieuses est essentielle pour empêcher la propagation des agents pathogènes microbiens. Elle permet d'intervenir de façon appropriée, atténue l'étendue et la gravité d'une éclosion de maladie et limite la contamination de l'établissement.

La surveillance quotidienne de la santé des animaux permet de cibler, d'enquêter et de résoudre rapidement les problèmes de santé et de gestion. Les registres sur la santé des animaux fournissent des données plus précises que lorsqu'on se fie uniquement à sa mémoire, et améliorent la capacité de déterminer les tendances des maladies, de revoir les problèmes de santé connus dans le passé et de déterminer le succès ou l'échec de traitements et de programmes de santé visant le troupeau.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Examiner les visons au moins tous les jours afin de déceler tout signe indiquant un mauvais état de santé; ces signes peuvent comprendre une ingestion réduite de nourriture et/ou d'eau, de la léthargie, des problèmes oculaires (p. ex., écoulement, inflammation), un changement dans l'apparence des excréments (p. ex., couleur, forme).
  2. Isoler les hangars contenant des visons qui montrent des signes de maladie.
  3. Lorsque c'est possible, demander à des membres du personnel désignés d'examiner les visons qui sont en isolement après qu'ils aient examiné le troupeau principal. Le personnel qui examine les visons en isolement doit porter des vêtements de protection, des bottes et des gants dédiés à la zone d'isolement.
  4. S'assurer que le personnel se lave les mains au moment de quitter la zone d'isolement.
  5. Tenir des registres des maladies, des changements de comportement, des mortalités quotidiennes et des traitements administrés.
    Échantillon : Registre des mortalités
    Date Hangar no No d'identification de la cage ou du vison Échantillons prélevés pour déterminer la cause de la mortalité (O/N) Cause de la mortalité Mesure prise
    Échantillon : Registre des traitements individuels ou administrés à tous les animaux dans la cage
    Date Hangar no No d'identification de la cage ou du vison Nombre de visons Nom du produit Raison de l'utilisation du produit Dose et voie d'administration Nom de la personne qui a administré le traitement Poids du vison traité Résultat du traitement
  6. Tenir un registre du nombre de naissances et assurer une surveillance régulière permettant de déceler les problèmes liés à une maladie ou à la gestion susceptibles de nuire aux visonneaux, et d'intervenir au besoin.

2.4.3 Résultat visé

La surveillance de la santé des animaux s'accroît après l'introduction de nouveaux visons, l'éclosion d'une maladie dans le troupeau ou des alertes de l'industrie relatives aux maladies.

La fréquence des activités de surveillance de la santé des animaux doit être accrue lorsque les risques de transmission de maladies sont plus grands. Les animaux stressés sont souvent plus vulnérables aux maladies et transportent souvent une plus grande quantité d'agents pathogènes.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Accroître la fréquence des activités de surveillance des maladies à la suite des tâches posant de hauts risques, de toute activité stressante pour les animaux, de la détection de visons malades, ou lorsque l'industrie signale une alerte de maladie.

2.4.4 Résultat visé

La détection de maladies dans le troupeau entraîne l'application de mesures d'intervention appropriées.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Les mesures d'intervention appropriées, lorsque la présence d'une maladie est prouvée, peuvent comprendre l'isolement des animaux jusqu'à ce que la maladie ou l'infectiosité soit éliminée, les traitements, la réforme, l'euthanasie ou autres interventions.
  2. Idéalement, éviter d'utiliser les hangars et les cages dans lesquels se trouvaient des visons malades ou morts jusqu'à ce que la cause de la maladie ou de la mortalité soit connue.
  3. Éviter d'utiliser les hangars et les cages ayant préalablement contenu des visons malades ou morts pour d'autres visons jusqu'à ce que le nettoyage et la désinfection en profondeur aient été effectués.
  4. Ne jamais donner les aliments non consommés provenant des cages des visons malades ou morts aux visons se trouvant dans d'autres cages.
  5. Reporter l'utilisation des cages de transport pour déplacer les visons malades jusqu'à ce que les cages aient été nettoyées et désinfectées.
  6. Communiquer avec un conseiller vétérinaire et prendre les mesures appropriées pour que les visons malades ou morts soient envoyés à un laboratoire à des fins d'autopsie et d'analyses.

2.4.5 Résultat visé

Chaque ferme établit et met en œuvre un programme de santé pour son troupeau, en consultation avec un vétérinaire.

Le fait de déterminer la cause d'une maladie facilite la mise en œuvre de plans de lutte et de traitement, et augmente leur efficacité tout en réduisant les dépenses.

Les vétérinaires reçoivent des formations exhaustives dans de nombreuses disciplines, notamment en ce qui touche l'identification des maladies et les méthodes appropriées de prélèvement d'échantillons et de soumission à des laboratoires de diagnostic vétérinaire.

En suivant les conseils d'un vétérinaire, établir et suivre un programme exhaustif visant la santé du troupeau de visons. Le programme doit comprendre les éléments suivants :

  1. des visites périodiques (quatre fois par année) par le vétérinaire pour qu'il voie le troupeau et donne son avis sur l'état de santé de ce dernier;
  2. des données sur l'état de santé du troupeau de visons, qui doivent être conservées et rendues accessibles au vétérinaire lors des visites ou lorsqu'une maladie est soupçonnée ou décelée;
  3. une inspection et un examen des protocoles de biosécurité, des systèmes et des tâches pendant la visite du vétérinaire;
  4. un programme de vaccination et de traitement; et
  5. des stratégies de reproduction et de sevrage.

Il existe des vaccins pour protéger les visons de certaines maladies importantes, mais ces vaccins ne protègent pas entièrement le troupeau. Certains vaccins peuvent prévenir des maladies cliniques, alors que d'autres atténuent la gravité ou la durée d'une maladie. Cependant, aucun ne peut protéger entièrement le troupeau contre l'éclosion d'une maladie.

La vaccination des animaux qui sont malades ou dont la santé est compromise peut réduire l'efficacité de la réaction au vaccin.

Selon leur état de santé, les animaux vaccinés ont besoin d'au moins trois semaines pour développer une immunité protectrice. Il n'est pas efficace de vacciner les nouveaux visons juste avant de les intégrer au troupeau. Les éleveurs de visons devraient revoir avec soin leurs politiques de vaccination avec leur vétérinaire pour optimiser la protection de leur troupeau.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. Élaborer un programme de vaccination en consultation avec un vétérinaire au moins un an à l'avance pour s'assurer que les bons vaccins sont commandés pour protéger les visons l'année suivante.
  2. Adapter le programme de vaccination pour la ferme visée en fonction des pratiques de gestion, de l'historique des maladies dans cette ferme, et des environs de la ferme.
  3. S'assurer que les membres du personnel connaissent et suivent les instructions du fabricant en matière d'entreposage, de manipulation et d'administration des vaccins.

Établissement d'un plan d'utilisation des médicaments

L'achat de stocks en santé et la mise en œuvre de programmes de biosécurité et de vaccination réduiront le recours aux antibiotiques de même que les coûts de production. Les éleveurs, avec leurs vétérinaires, doivent revoir les protocoles en place au moins une fois par an. L'établissement de protocoles et la tenue de registres demandent du temps. Toutefois, ce processus constitue un moyen de s'assurer de l'efficacité des protocoles et fait partie intégrante du programme de production.

L'élevage des visons implique bien des changements (nouveaux employés, nouveaux diagnostics de maladie par le vétérinaire, nouveaux produits). Les protocoles informent les nouveaux employés sur les raisons pour lesquelles on utilise un médicament donné, le type de visons auxquels on administre ce médicament, la dose à utiliser et la voie d'administration. Les registres doivent indiquer à quel moment le vétérinaire a posé son diagnostic et la date de modification du protocole. Les procédures écrites permettent à d'autres membres du personnel de prendre la relève en l'absence des personnes qui réalisent habituellement une tâche donnée.

Il faut établir un plan d'utilisation des médicaments et des vaccins en consultation avec un vétérinaire et revoir le plan chaque année. On doit demander une prescription à un vétérinaire pour utiliser des médicaments ou des vaccins destinés au troupeau de visons, et conserver la prescription dans les dossiers. Il faut également revoir annuellement (ou quand cela est justifié) le plan d'utilisation des médicaments et des vaccins avec le personnel, pour s'assurer qu'il est suivi.

Élaborer un plan qui indique les mesures à prendre en cas d'erreur dans l'utilisation des médicaments, y compris dans l'utilisation des médicaments mélangés aux aliments. Le plan comprend :

  • une description sur la façon d'identifier les animaux malades;
  • une description des registres à tenir concernant l'incident et les mesures prises pour corriger le problème; et
  • les coordonnées de la personne à contacter concernant l'incident.

L'utilisation inappropriée d'agents antimicrobiens, qu'ils soient administrés par injection ou mélangés à de l'eau ou à des aliments, pourrait entraîner une résistance aux agents antimicrobiens. Pour en atténuer les effets, il faut revoir le plan d'utilisation des médicaments et des vaccins pour s'assurer que tous les agents antimicrobiens sont adéquatement utilisés.

Tous les médicaments prescrits portent la mention Pr sur l'étiquette. Ces produits ne peuvent être achetés qu'auprès de vétérinaires avec qui l'éleveur a une relation vétérinaire-client. Les médicaments en vente libre ne portent pas la mention Pr, mais Pour usage vétérinaire seulement, et ne peuvent être administrés qu'aux animaux. Ces médicaments peuvent être achetés dans une clinique vétérinaire ou dans d'autres points de vente autorisés à vendre des médicaments pour les animaux d'élevage.

Les produits réemballés (par un vétérinaire) doivent être adéquatement étiquetés et ne doivent être fournis que sur prescription valide d'un vétérinaire. Il faut savoir que le réemballage pose des risques de contamination, et que les produits réemballés doivent être manipulés avec soin.

Si un vétérinaire fournit un plan général d'utilisation des médicaments qui a été élaboré pour d'autres clients, l'éleveur n'a qu'à mettre en surbrillance les produits qu'il utilise ou à transférer l'information sur les produits qu'il utilise dans son plan personnalisé d'utilisation des médicaments.

Il faut lire et suivre les indications qui figurent sur les étiquettes et les inserts des médicaments. Les sociétés pharmaceutiques apportent périodiquement des modifications aux taux de dose ou aux délais d'attente. Le fait de vérifier les étiquettes permet de savoir à quel moment des modifications sont apportées.

Il faut établir des procédures d'identification pour les animaux qui reçoivent un traitement, peu importe la voie d'administration (p. ex., par la nourriture, par l'eau, par injection ou par application topique). L'identification des animaux individuels et des cages est importante, car de nombreux médicaments nécessitent que le traitement soit répété pendant plusieurs jours.

Échantillon : Plan d'utilisation des médicaments et des vaccin
Date Hangar no Nom du produit Fabricant Utilisation du médicament/vaccin Dose Voie d'administration Mises en garde concernant le produit Lieu d'entreposage à la ferme

2.4.6 Résultat visé

Les visons d'élevage échappés et relâchés ainsi que des visons sauvages capturés n'entrent pas sur les lieux de la ferme.

Les visons qui se sont échappés ou qui ont été relâchés hors de l'établissement peuvent être directement exposés à des agents pathogènes microbiens par le contact avec des visons sauvages, des visons d'autres fermes ou d'autres animaux sauvages; ils peuvent en outre être exposés indirectement à des maladies par contact avec un milieu contaminé. Ces visons, s'ils sont attrapés, ne devraient pas être ramenés à la ferme en raison des risques de transmission d'agents pathogènes microbiens au reste du troupeau.

Les visons sauvages qui sont attrapés par inadvertance et rapportés dans une ferme d'élevage de visons posent des risques similaires. Ils doivent être éliminés conformément aux règlements fédéraux, provinciaux et municipaux en vigueur.

Lorsqu'une quantité importante de visons s'échappent ou sont relâchés d'une ferme, on peut envisager de les capturer et de les ramener à l'intérieur de la ferme. L'état de santé du troupeau est compromis, et un plan doit être établi pour déterminer l'état de santé des visons et remettre la ferme dans des conditions assurant la biosécurité.

Pratiques exemplaires suggérées :

  1. S'assurer que les membres du personnel connaissent les protocoles concernant les visons qui se sont échappés.
  2. Ne pas remettre dans le troupeau un vison qui s'est échappé d'un hangar.
  3. Euthanasier les visons qui se sont échappés et éliminer les carcasses de façon biosécuritaire, conformément à la réglementation fédérale, provinciale et municipale.
  4. Si les visons ne sont pas euthanasiés, mais conservés jusqu'au moment de l'écorchage, les isoler du troupeau et appliquer les protocoles qui suivent concernant les visons malades et/ou contagieux.
  5. S'il s'agit d'une quantité substantielle de visons qui se sont échappés ou qui ont été relâchés qui est rapportée à la ferme, suivre un programme d'analyses élaboré en collaboration avec un conseiller vétérinaire afin de s'assurer que l'état de santé du troupeau n'a pas été compromis. Si l'état de santé du troupeau a été compromis par l'introduction d'une maladie, mettre en place un programme visant à remettre le troupeau dans des conditions assurant la biosécurité pouvant comprendre :
    1. des analyses régulières visant la maladie aléoutienne et une surveillance accrue des signes de maladie;
    2. des vaccinations de rappel; et
    3. le remplacement de l'ensemble du troupeau avec de nouveaux reproducteurs.

2.5 Interventions relatives à la santé des animaux

2.5.1 Résultat visé

L'observation de signes cliniques inhabituels, de signes cliniques associés à des maladies infectieuses graves et/ou de taux de mortalité élevés donne lieu à des interventions qui comprennent le confinement de la ferme et la recherche d'un diagnostic.

Pour atténuer les risques de transmission d'agents pathogènes d'un établissement potentiellement infecté à d'autres visonnières de la région, il faut immédiatement mettre en œuvre des procédures de confinement de la ferme.

Déclencheurs à prendre en considération :

  • Détection de signes cliniques inhabituels chez les visons.
  • Incidence et variance d'une maladie supérieures à la norme dans le troupeau de visons (les registres de l'état de santé qui sont bien tenus permettent aux éleveurs de déterminer des valeurs moyennes [et dans quelle mesure ces valeurs varient] pour les maladies touchant le troupeau à différentes étapes de la production).
  • Taux de mortalité accru dans le troupeau de visons dépassant les valeurs normales et la variance normale (comme pour les maladies, lorsque les valeurs relatives à la mortalité et à la variance sont supérieures à la norme).

Certains éléments déclencheurs sont constants dans toutes les fermes d'élevage de visons (certains signes cliniques de maladies touchant les visons), alors que d'autres (le nombre moyen de visons malades ou morts) varient légèrement en fonction des pratiques de production de l'éleveur. Par conséquent, il est préférable pour les éleveurs de déterminer, en consultation avec un vétérinaire, des seuils d'intervention concernant les taux de mortalité et de maladie dans leurs troupeaux.

Lorsque les seuils d'intervention sont atteints, il faut prendre des mesures immédiates pour limiter les risques de propagation d'agents pathogènes microbiens à l'intérieur de la ferme ou dans d'autres fermes.

Le confinement de la ferme consiste à :

  • empêcher le personnel non essentiel d'entrer sur le site de la ferme;
  • notifier les membres de l'industrie, les voisins, les organismes et les autorités du problème;
  • mettre en œuvre des mesures améliorées de biosécurité concernant les livraisons d'aliments et d'autres produits;
  • limiter les déplacements des personnes, des animaux, de l'équipement, des véhicules et du matériel hors de la ferme; et
  • établir un diagnostic.

Pratiques exemplaires suggérées en matière de mesures d'intervention en cas de maladie :

  1. Communiquer avec un vétérinaire.
  2. Mettre en œuvre des mesures de confinement volontaire pour empêcher que la maladie ne se propage en dehors de la ferme.
  3. Procéder à une autodéclaration et notifier immédiatement :
    1. les voisins, afin qu'ils soient au courant de l'éclosion de la maladie et qu'ils prennent les mesures nécessaires pour protéger leurs fermes;
    2. les installations de production d'aliments pour visons et/ou les fournisseurs d'aliments, afin qu'ils prennent les mesures préventives appropriées, notamment en livrant à la fin de la journée la nourriture destinée à la ferme infectée;
    3. les organisations provinciales et nationales de l'industrie; et
    4. les gouvernements provincial et/ou fédéral (là où des règlements sont en vigueur concernant les maladies à déclaration obligatoire).
  4. Déterminer les procédures de biosécurité à appliquer pour éviter la propagation de l'infection due à un agent pathogène microbien en dehors de la ferme au moment de livrer les ingrédients destinés à la production d'aliments pour visons, les aliments pour visons ou d'autres produits dans l'établissement infecté.
  5. Présenter des échantillons à des fins d'analyses et de diagnostic de la maladie.

Éléments clés de la gestion de la santé des animaux Surveillance de la santé des animaux et mesures d'intervention

  1. Connaître les signes cliniques indiquant un mauvais état de santé chez les visons et les mesures d'intervention appropriées.
  2. Surveiller l'état de santé des animaux et tenir au minimum des registres quotidiens.
  3. Tenir un registre quotidien des mortalités et inspecter régulièrement tous les visons.
  4. Accroître la surveillance de l'état de santé des animaux pendant les périodes où les risques de transmission de maladies sont élevés.
  5. Obtenir l'avis de vétérinaires sur la façon de mettre en œuvre un programme de santé du troupeau.
  6. Empêcher que des visons qui se sont échappés n'entrent de nouveau dans l'établissement.
  7. Mettre en œuvre des mesures de biosécurité rehaussées pour empêcher la propagation d'une maladie lorsque des signes cliniques inhabituels ou des taux de mortalité élevés sont observés.
  8. Procéder au confinement de l'établissement en limitant les livraisons, les expéditions ainsi que les déplacements d'animaux, d'équipement, de véhicules et de personnes, et en notifiant l'industrie, les fournisseurs et les voisins.
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