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Guide de planification de biosécurité pour les producteurs de chèvres canadiens
2 Pratiques exemplaires recommandées

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Dans cette section, il y a un certain nombre de pratiques exemplaires que vous pouvez considérer intégrer dans le plan de biosécurité de votre ferme. Les renseignements fournis correspondent à la section 2 de la Norme et vous aideront à réaliser les résultats ciblés.

2.1 Sujet de préoccupation principal no1 : Provenance et introduction des animaux

Résultat visé : L'introduction et la réintroduction des animaux, de même que l'utilisation de sperme et d'embryons ne présentent pas de risque pour l'état de santé du troupeau.

2.1.1 Sources et approvisionnement

Les producteurs peuvent réduire les risques d'introduction de maladies dans leur ferme en faisant attention à la source des nouveaux animaux et/ou du matériel d'insémination artificielle et de transfert d'embryon ainsi qu'à la façon dont ils intègrent les nouveaux animaux au troupeau. Ils peuvent réduire les risques en se procurant du sperme et des embryons auprès de fournisseurs accrédités, en limitant la fréquence à laquelle ils ajoutent de nouveaux animaux, en limitant le nombre de sources d'où proviennent les nouveaux animaux et en utilisant des sources de bonne qualité.

  1. Élevez le plus de chèvres de remplacement possible sur votre ferme et ajoutez seulement de nouvelles chèvres de sources externes à la ferme lorsque cela est nécessaire.

    Avez-vous un troupeau fermé?
    Un troupeau fermé en est un dans lequel aucun nouvel animal n'entre et auquel aucun animal ne sort (p. ex. pour des expositions) puis y revient. Les nouvelles caractéristiques génétiques sont seulement introduites par l'insémination artificielle ou le transfert d'embryons. La plupart des troupeaux de chèvres ne sont pas fermés, mais peuvent à l'occasion obtenir des animaux de l'extérieur du troupeau.

    • Assurez-vous de l'efficacité reproductrice de votre troupeau actuel en optimisant la fertilité par des programmes de gestion de l'accouplement pour vos femelles et des examens des qualités de reproducteur pour vos mâles. La nutrition adéquate joue aussi un rôle intégral.
    • Adoptez des protocoles visant à améliorer le taux de survie des chevreaux dans votre troupeau. Cela comprend la gestion du colostrum, le traitement approprié de l'hypothermie et de l'hypoglycémie, le contrôle des maladies infectieuses importantes (voir le tableau 1) et l'hébergement approprié. Pour les chèvres de boucherie, les soins maternels apportés aux chevreaux sont aussi importants.
  2. Considérez l'utilisation de technologies de reproduction telles que l'insémination artificielle (IA) ou le transfert d'embryons (TE) pour introduire de nouvelles caractéristiques génétiques, plutôt que d'acheter des animaux de sources externes.
  3. Informez-vous des pratiques de biosécurité et de santé animale de tous les fournisseurs d'animaux de remplacement en posant les questions suivantes : 
    • Quel est l'état de santé de leur troupeau? (voir la section 2.1.3)
    • Quelles sont les pratiques de biosécurité qu'ils utilisent?
    • Est-ce qu'ils mélangent des animaux de différentes sources?
    • Comment transportent-ils leurs chèvres?
    • Comment l'état de santé du troupeau source se compare-t-il à celui de mon propre troupeau?

    Étude de cas : Approvisionnement d'une nouvelle population
    Une productrice veut de nouvelles caractéristiques génétiques dans son troupeau, mais elle vit dans un endroit isolé. Elle trouve un éleveur (à une distance de 24 heures de route) avec un troupeau d'un état de santé compatible à celui de son propre troupeau. La productrice sélectionne les jeunes chevreaux (deux à trois à la fois) qu'elle veut acheter de l'éleveur. Elle expédie une cage à chien vide nettoyée et désinfectée à l'éleveur. L'éleveur nettoie et désinfecte la cage, ajoute une litière fraîche, place les chevreaux marqués dans la cage et va à l'aéroport pour livrer les chevreaux par avion à la productrice (un vol de deux heures et demi). La productrice reçoit les chevreaux, les place en isolement et nettoie et désinfecte la cage. La productrice achète une jeune population d'un éleveur réputé, évitant le mélange et s'assurant du mode de transport le plus sécuritaire et le plus rapide pour les jeunes animaux.

  4. Achetez les chèvres de fournisseurs avec un état de santé connu et un état de santé qui est compatible avec (égal ou meilleur) que celui de votre troupeau.
  5. Encouragez les éleveurs et les sources de chèvres et de chevreaux à adopter des pratiques de biosécurité dans toutes leurs activités et de rendre disponible leurs dossiers sur la gestion des maladies et l'état de santé aux acheteurs potentiels, y compris leur participation au Programme national de certification à l'égard de la tremblante pour les chèvres. Visitez Tremblante Canada pour de plus amples renseignements.
  6. Planifiez les ajouts pour vous permettre de vous organiser à l'avance avec les fournisseurs réputés choisis.

2.1.2 Pratiques de biosécurité pour les foires, les expositions et emplacements hors de la ferme

Dans les cas où les mesures de biosécurité sont inadéquates pour les caprins de passage dans une foire, une exposition ou un autre emplacement, les producteurs peuvent prendre certaines mesures afin de réduire les risques. Ils peuvent notamment transporter les animaux dans des véhicules appartenant à la ferme, apporter la nourriture, l'eau, les systèmes de distribution d'eau et autres équipements directement de la ferme, appliquer des protocoles de biosécurité sur les lieux et traiter les animaux qui reviennent au sein du troupeau comme des animaux nouvellement arrivés. Les producteurs devraient demander aux responsables de la foire ou de l'exposition s'ils ont une politique de biosécurité et des procédures visant à réduire au minimum les risques de transmission de maladies. S'il n'y a pas de politique en place, il faut tenir compte de l'évaluation des risques et de votre capacité de limiter les risques pour décider s'il convient de participer à l'événement.

  1. Informez-vous des pratiques de biosécurité de toute foire, exposition ou lieu de prêt hors site avant de vous y présenter.
  2. Effectuer une évaluation du risque pour chaque activité hors site à laquelle vous prévoyez participer en tenant compte de la nature de l'activité, les pratiques de biosécurité en usage au site et votre capacité à mettre en place des pratiques de biosécurité supplémentaires au besoin.
  3. Participez seulement aux foires, aux expositions et aux autres activités hors site que votre évaluation du risque considère comme appropriées et/ou qui ont des programmes de biosécurité qui sont convenables pour vos chèvres. Il est recommandé de faire ce qui suit :
    1. assurez-vous qu'une inspection obligatoire par un médecin vétérinaire de toutes les chèvres présentes à l'exposition est effectuée avant le déchargement et que toute chèvre ayant des signes de maladies infectieuses ne soit pas introduite à l'exposition;
    2. assurez-vous que les chèvres qui ont récemment mise bas (p. ex. au cours des deux dernières semaines) ou qui pourraient mettre bas au moment de l'exposition sont exclues des prémisses de l'exposition en raison du risque de transmission de maladies d'avortement infectieuses;

      Étude de cas : La biosécurité aux foires d'automne
      Un groupe de producteurs de chèvres qui aiment exposer leurs chèvres ont formé un groupe de biosécurité et élaboré un ensemble de recommandations pour les foires d'automne dans leur province qui accueille ces expositions. Le document suggère que les comités des foires appliquent les recommandations suivantes : des enclos séparés pour les animaux de chaque exposant pour empêcher le contact direct entre les chèvres d'état de santé variable, un temps minimal à l'exposition pour réduire le risque, une inspection par un médecin vétérinaire de toutes les chèvres pour déceler les maladies infectieuses avant le déchargement à l'exposition, la désinfection obligatoire des mains entre chaque manipulation des chèvres (p. ex.  par le juge). L'affichage doit aussi être présent pour demander au public de ne pas toucher les chèvres et des postes de lavage des mains doivent être disponibles pour le public et les exposants. Grâce au lobbying des producteurs, les foires d'automne ont adopté ces mesures, réduisant ainsi le risque pour les animaux.

    3. exigez que le conseil de la foire s'assure du nettoyage et de la désinfection appropriés des installations disponibles avant l'arrivée des chèvres;
    4. demandez que de l'affichage soit présent pour indiquer au public que les chèvres ne devraient pas être manipulées afin de protéger leur santé.
  4. Limitez le temps que vos chèvres passent au lieu hors site.
  5. Transportez vos chèvres dans un véhicule qui a été nettoyé et désinfecté avant son utilisation. Idéalement, ce véhicule est réservé à l'usage exclusif de votre ferme.
  6. Empêchez le mélange d'animaux et le contact direct et limitez la proximité avec les autres chèvres et animaux d'élevage en transit et sur place.
  7. Fournissez la litière et les aliments de votre ferme.
  8. Assurez-vous qu'il y a une source d'eau propre sur place.
  9. Apportez des nourrisseurs, des seaux d'eau et de l'équipement de nettoyage et de manipulation de votre ferme de domicile pour une utilisation exclusive avec vos chèvres.
  10. Limitez la manipulation de vos chèvres par les autres; toutefois, lorsque cela est nécessaire (p. ex. pour l'examen du juge), exigez que les manipulateurs lavent et/ou désinfectent leurs mains avant le contact avec les animaux et avant la manipulation de l'animal suivant.

2.1.3 État de santé lors de l'achat et de la réintroduction

Le fait de connaître l'état de santé des nouveaux animaux et des animaux qui reviennent à la ferme (p. ex. animaux qui participent à des expositions ou qui sont prêtés) permet aux producteurs de mettre en place des mesures de biosécurité afin de réduire les risques d'introduction et de propagation de maladies au sein du troupeau.

  1. Obtenez les renseignements suivants du fournisseur avant l'achat :
    1. Les dossiers médicaux de l'animal, y compris les maladies et les traitements, le type et la date des vaccins et les autres mesures de santé préventive (p. ex. la vermifugation).
    2. Les protocoles de test du fournisseur pour vos maladies préoccupantes.
    3. Les diagnostics du fournisseur de vos maladies préoccupantes.
    4. Le programme de gestion de santé du troupeau source.
  2. Considérez faire passer des tests en lien aux maladies préoccupantes pour votre troupeau aux nouveaux animaux ou ceux qui retournent à votre ferme avant l'introduction ou la réintroduction, en consultation avec le médecin vétérinaire de votre troupeau, lorsque cela est approprié. Les tests utilisés pour déterminer l'état de santé peuvent comprendre la sérologie, la culture et le compte d'oeufs dans les matières fécales. Les tests peuvent aussi comprendre un examen clinique par un médecin vétérinaire. Dans certains cas, les tests de santé peuvent être faits avec l'achat, mais dans tous les cas, l'animal devrait être isolé de toutes les autres chèvres jusqu'à ce que les résultats des tests soient connus. Ayez un plan pour les animaux avec des résultats positifs aux tests; p. ex. traiter, ne pas acheter.

    Tests pour déceler les maladies
    Les tests diagnostiques visant à déceler les maladies sont très compliqués et leur précision dépend de la maladie testée et de l'étape de l'infection de la chèvre. Un test précis signifie qu'un animal infecté aura toujours un résultat positif et un animal non infecté aura toujours un résultat négatif. Pour certaines maladies préoccupantes, il n'y a pas de test pour un animal particulier avec une précision suffisante pour éliminer entièrement le risque de mauvaise catégorisation de l'état de santé d'une chèvre (c.-à-d. considérer une chèvre infectée en santé) lors de l'achat d'un animal de remplacement. Pour cette raison, l'introduction de nouveaux animaux ou d'animaux qui retournent à votre ferme portera toujours un certain risque de transmission de maladies. Veuillez discuter des tests pour déceler les maladies préoccupantes dans votre troupeau avec votre médecin vétérinaire.

  3. Obtenez tous les dossiers d'identification et les renseignements sur le troupeau d'origine (s'il est différent du troupeau source).
  4. Suivez les protocoles lorsque vous achetez du sperme ou des embryons. Il est recommandé de faire ce qui suit :
    1. acheter le sperme d'un mâle donneur recueilli dans un centre de production de sperme accrédité par l'ACIA;
    2. acheter le sperme de sources internationales seulement si elles respectent la réglementation canadienne;
    3. Acheter et transférer des embryons seulement d'animaux sources avec un état de santé connu et à faible risque.

2.1.4 Isolement à l'arrivée ou lors de la réintroduction

Le fait d'isoler suffisamment longtemps les nouveaux animaux et ceux qui sont réintroduits dans la ferme permet de mieux repérer ceux qui souffrent d'une infection aiguë et qui en sont encore à la période d'incubation. Cela laisserait le temps à l'excrétion des agents infectieux de cesser et permettrait d'effectuer les analyses et traitements nécessaires. Certains agents infectieux peuvent être difficiles à détecter avec une période d'isolement normale.

  1. Désignez une zone d'isolement qui est séparée des autres chèvres et animaux d'élevage sur la ferme sans aucune possibilité de contact direct. La zone d'isolement devrait être séparée du troupeau principal par une division solide et une porte sécurisée ou se trouver dans un bâtiment différent. L'air dans cet espace devrait être ventilé séparément afin d'empêcher la transmission de maladies par aérosols, y compris le virus de l'arthrite-encéphalite caprine et Coxiella burnetii (fièvre Q).
  2. Isolez tous les animaux nouvellement acquis avant l'introduction à votre troupeau domestique pour une période appropriée pour vos maladies préoccupantes et faites ce qui suit :
    • contrôlez-les pour des maladies;
    • administrez tout vaccin requis;
    • mettez en place un protocole d'isolement en consultation avec votre médecin vétérinaire pour l'élimination des parasites nématodes gastro-intestinaux résistants à l'anthelminthique.
  3. Assurez-vous qu'il n'y a pas de contact entre les personnes ou l'équipement et les animaux isolés sans pratiques sanitaires, y compris le lavage des mains ou l'utilisation de gants jetables, l'échange complet des survêtements et le nettoyage et la désinfection de tout équipement, outil et chaussure. Cela s'applique à l'entrée de la zone d'isolement et à la sortir de celle-ci.

    Utiliser des gants
    Les gants ne réussissent seulement qu'à restreindre la transmission des maladies s'ils sont correctement utilisés. Lorsque les gants sont sales, ils sont essentiellement semblables à des mains sales. Les gants devraient seulement être utilisés lors de la manipulation d'une seule chèvre ou d'un groupe de chèvres dans le même enclos et être jetés après chaque utilisation. Les mains devraient aussi être lavées avant et après l'utilisation de gants.

  4. Empêchez tout partage de l'équipement d'alimentation ou de distribution d'eau, des enclos, des installations ou de l'équipement de manipulation, y compris l'équipement de traite, entre les chèvres isolées et les chèvres résidentes, à moins qu'ils ne soient nettoyés et désinfectés d'abord. Cela comprend les voies de circulation partagées (p. ex. vers la salle et au retour).
  5. Nettoyez et désinfectez la zone d'isolement régulièrement, y compris après chaque utilisation. Concevez la zone de manière à faciliter les pratiques de nettoyage et de désinfection.

2.1.5 Protocoles pour mettre fin à l'isolement des animaux

L'isolement n'est efficace que s'il y a des protocoles en place pour réintégrer les animaux au bon moment.

  1. Vous n'observez aucun signe clinique de maladie au cours de la période d'isolement.
  2. Traitez rapidement tous les animaux qui montrent des signes cliniques de maladie. Tester, traiter et/ou mettre à l'écart.
  3. Effectuez tous les tests de maladies, les traitements, les procédures et les vaccins avant de libérer les chèvres de l'isolement.

2.2 Sujet de préoccupation principal no2 : Santé des animaux

Résultat visé : La santé, le bien-être et la productivité des animaux seront optimisés par la mise en oeuvre adéquate de programmes sanitaires pour les troupeaux.

2.2.1 Mise en oeuvre d'un programme de gestion de la santé du troupeau

Un programme de gestion de la santé du troupeau détermine les principales composantes requises pour assurer la prévention, le contrôle et le traitement appropriés aux maladies dans chaque ferme. Le médecin vétérinaire du troupeau est un partenaire clé dans la détermination des risques propres au troupeau, la conception et la mise en oeuvre d'un programme de gestion de la santé du troupeau.

La gestion de la santé fait référence aux procédures qui sont suivies pour prévenir et contrôler les maladies et optimiser la santé et le rendement. La plupart des producteurs de chèvres ont un programme de gestion de la santé du troupeau qu'ils suivent pour maintenir la santé de leurs chèvres, y compris l'orientation pour les vaccins et autres mesures préventives ainsi que l'identification et la gestion des maladies. Souvent, ces plans ont été préparés avec l'aide d'un médecin vétérinaire et/ou les commentaires d'autres spécialistes et conseillers.

Tableau 2 : Composantes d'un programme de gestion de la santé du troupeau
Le tableau 2 fournit des références pour évaluer l'exhaustivité de votre programme de gestion de la santé du troupeau. Les composantes recommandées du plan sont mises en évidence avec quelques détails importants.

Tableau 2 : Composantes d'un programme de gestion de la santé du troupeau
Composante Détails
Visites liées à la santé du troupeau Planifier des visites et communiquer régulièrement avec le médecin vétérinaire du troupeau.
Examiner fréquemment les plans de santé du troupeau, selon l'état de santé du troupeau.
Surveillance régulière Consigner les maladies et les événements liés à la santé.
Analyser les dossiers pour détecter les problèmes de santé qui devraient être traités.
Mener des tests pour déceler les maladies (p. ex. le compte d'oeuf dans les matières fécales, la nécropsie des chevreaux morts).
Gestion de la santé nutritionnelle Effectuer une évaluation de routine de l'état de chair pour détecter les problèmes de nutrition qui auront des incidences sur la santé et la productivité.
Fournir la nutrition adéquate en vitamines et en minéraux avec une attention particulière à l'iode, le sélénium et la vitamine E.
Faire analyser les aliments et tester l'eau.
Programme de reproduction Établir un calendrier de reproduction.
Effectuer des examens échographiques pour la gestation.
Planifier les stratégies liées à l'éclairage et/ou les stratégies hormonales pour la reproduction hors saison.
Réaliser un examen de la qualité des mâles reproducteurs.
Hygiène de traite Préparer le pis et faire tremper les trayons.
Surveiller les signes de mammite.
Établir l'ordre de traite.
Assurer la gestion adéquate des chèvres taries.
Période périnatale Désinfecter l'ombilic avec un produit approprié.
Traiter à la chaleur le colostrum à 56 degrés Celsius pendant une heure avant l'administration.
Assurer la consommation appropriée de colostrum; si l'alimentation est manuelle, le premier repas devrait se produire idéalement au cours de la première heure (50 ml/kg de poids corporel quatre fois (toutes les six heures) au cours des premières 24 heures de vie).
Utiliser du lait pasteurisé pour les chevreaux.
Suivre les dystocies et tout signe de maladies dans la période de chevrotage, telles que la toxémie de gestation et la fièvre de lait.
Élevage des chevreaux Enquêter sur les cas de mortalité de chevreaux.
Être conscient des maladies préoccupantes pour les chevreaux, y compris la coccidiose, la pneumonie, l'hypothermie et l'hypoglycémie, la diarrhée néonatale, le rein pulpeux et l'ecthyma contagieux.
Ablation des bourgeons des cornes et castration Pratiquer ces interventions au moment approprié et au moyen d'une technique adéquate, tout en se préoccupant du bien-être de l'animal.
Considérer la vaccination pour les maladies clostridiales, particulièrement le tétanos, avant les procédures.
Programmes de vaccination Établir un plan approprié pour les animaux de chaque groupe d'âge et/ou de production qui est propre à votre ferme et à vos maladies préoccupantes; comprend les maladies causées par Clostridium (p. ex. le tétanos, le rein pulpeux ou l'entérotoxémie – série principale et vaccins annuels).
Programme de lutte contre les parasites Mettre sur pied un programme de contrôle des parasites gastro-intestinaux qui gère la contamination des pâturages, utilise les anthelminthiques de manière appropriée et surveiller les animaux pour des parasites internes.
Traiter les animaux de manière sélective.
Isoler et traiter les nouvelles introductions.
Enquêter sur les échecs de traitements.
Contrôler les parasites externes.
Programmes de lutte contre les maladies Mettre en oeuvre des plans de contrôle des maladies particulières, au besoin, pour le contrôle et l'éradication d'une maladie infectieuse. Par exemple, l'AEC, l'avortement infectieux, la LAC et les parasites gastro-intestinaux.
Utiliser des outils tels que les tests de détection de maladie, y compris la nécropsie des animaux morts ou mourants, la biosécurité, les vaccins et les changements de gestion.
Protocoles de traitement pour les chèvres malades Appliquer une procédure d'isolement pour les animaux malades.
Suivre les PNE rédigées en consultation avec le médecin vétérinaire du troupeau afin de gérer les maladies simples.
Préparer des périodes de retrait de la viande et du lait en consultation avec le médecin vétérinaire du troupeau et la CgFARAD, puisqu'il n'y a pas de médicaments vétérinaires homologués pour les chèvres au Canada.
Euthanasie Utiliser la manipulation et l'équipement de contention appropriés conformément aux normes de l'Organisation mondiale de la santé animale  et les Codes de pratique en matière de bien-être.
Effectuer l'euthanasie avec une méthode qui est conforme aux recommandations en matière de destruction sans cruauté de l'ACIA.
Programmes fédéraux et provinciaux de surveillance des maladies Participer au Programme national volontaire de lutte contre la tremblante, lequel, au moment de la préparation de la Norme et du Guide, était le seul programme de ce type.
Plan d'intervention d'urgence en cas de maladies Utiliser des pratiques de biosécurité rehaussées lorsqu'une épidémie est soupçonnée ou confirmée sur votre ferme ou dans votre région.
Communiquer avec un médecin vétérinaire fédéral lorsqu'une maladie à déclaration obligatoire est soupçonnée.

Votre programme de gestion de la santé du troupeau fournira des renseignements importants alors que vous élaborez puis mettez en oeuvre un plan de biosécurité sur votre ferme. Les plans se complètent les uns les autres pour réduire activement le risque que des maladies entrent dans votre ferme et s'y dispersent. La mise en oeuvre efficace de la biosécurité peut aussi appuyer votre plan d'intervention en cas de maladies.

Si vous avez d'autres animaux d'élevage sur votre ferme, considérez l'élaboration de plans de gestion de la santé du troupeau pour les autres espèces aussi, avec une attention particulière pour aborder les risques de maladies et de santé qui sont partagés entre les espèces sur votre ferme.

2.2.2 Observation et évaluation de la santé des animaux

L'observation régulière des caprins pour la détection des changements à l'état de santé se fait quotidiennement et les résultats sont consignés. Les points critiques aident à orienter les mesures supplémentaires à prendre et permettent une intervention rapide en cas de maladie potentielle.

  1. Marchez parmi votre troupeau au moins une fois par jour. Portez attention aux signes suivants :
    1. l'attitude et le comportement;
    2. la démarche;
    3. la condition corporelle et la grosseur de la panse;
    4. l'interaction avec les autres membres du troupeau, y compris les femelles avec les chevreaux;
    5. tout signe clinique de maladie; p. ex. la diarrhée, la dépression, l'avortement, la boiterie, les décharges anormales.
  2. Consignez les observations de ces marches, y compris :
    • les déviations importantes du comportement normal chez les chèvres individuelles dans le troupeau;
    • les changements en appétit et/ou en production de lait des chèvres individuelles.
  3. Établissez un ensemble de points critiques. Les points critiques sont des observations que, lorsque remarquées, mènent à d'autres mesures (p. ex. un pourcentage de baisse de la production de lait, un regroupement d'avortements, des ampoules autour de la bouche ou des sabots d'un animal).
  4. Déplacez tout animal qui montre des signes cliniques de maladie ou dont l'état de santé est inconnu dans une zone d'isolement. Ces animaux devraient être isolés séparément de tout nouvel ajout ou animal de retour. Voir la section 2.1.4 pour de plus amples renseignements sur la désignation d'une zone d'isolement.
  5. Communiquez avec le médecin vétérinaire de votre troupeau pour obtenir de l'aide avec des examens approfondis, des tests diagnostiques et le traitement, au besoin.
  6. Ayez une zone servant d'infirmerie pour les animaux malades. Cette zone sépare les animaux malades du reste du troupeau et permet le traitement et la surveillance permanente. Les principes de conception et de maintien d'une infirmerie sont semblables à ceux qui s'appliquent à une zone d'isolement (voir la section 2.1.4).
  7. En consultation avec le médecin vétérinaire de votre troupeau, élaborez et utilisez des protocoles de traitement pour chaque médicament et suivez de façon appropriée les instructions. Dans le dossier du troupeau, consignez tous les traitements qui sont appliqués et leurs résultats.

2.2.3 Mise en oeuvre de protocoles de gestion de la santé du troupeau

Pour guider la mise en oeuvre efficace du programme de gestion de la santé du troupeau, il faut dresser un plan définissant le calendrier des tâches et les rôles et responsabilités assignés aux travailleurs de la ferme. La tenue de dossiers permet de documenter l'évolution et l'accomplissement de chaque composante.

  1. Élaborez des procédures normales d'exploitation (PNE) pour la mise en place de tous les éléments dans le programme de gestion de la santé du troupeau (voir la section 2.2.1 et l'annexe A : Rédiger une procédure normale d'exploitation).
  2. Préparez un horaire pour les activités de gestion de la santé du troupeau, y compris les tâches quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles et annuelles.
  3. Attribuez les rôles et les responsabilités pour tout le personnel. Examinez les protocoles avec tous les employés de la ferme régulièrement et fournissez de la formation au besoin (voir la section 2.6).
  4. Planifiez toute activité qui requiert de l'aide externe.
  5. Consignez toutes les activités associées au programme de gestion de la santé du troupeau (voir la section 2.5).

2.2.4 Reconnaissance de la sensibilité et maintien de la séparation

Pour prévenir la propagation de maladies au sein de la population de caprins, les animaux sont groupés en fonction de leur état de santé et de leur niveau d'immunité, et ils sont gérés en conséquence. Afin de limiter le risque d'exposition aux maladies, il faut tenir compte de la séquence d'exécution de toutes les activités.

  1. Déterminez la sensibilité relative à l'infection des chèvres selon l'âge, l'état immunitaire et l'état de production. Par exemple :
    1. les plus jeunes animaux sont plus naïfs (c.-à-d. ils n'ont pas d'immunité) que les animaux plus vieux;
    2. les animaux en fin de gestation et au début de lactation et les animaux qui ont été déplacés ou stressés d'une autre façon peuvent être plus immunocompromis et, par conséquent, sensibles aux maladies;
    3. l'état de santé et les expositions antérieures aux maladies des nouveaux animaux peuvent être différents que ceux des animaux résidents dans votre troupeau. Les animaux avec moins d'expositions et ceux avec une santé compromise peuvent être plus sensibles aux maladies;
    4. les animaux malades sont plus sensibles que les animaux en santé.
  2. Évitez de placer les animaux d'état de sensibilité ou d'immunité différents dans des enclos adjacents ou dans le même pâturage.
  3. Manipulez les chèvres dans l'ordre de sensibilité, des plus sensibles aux moins sensibles.
  4. Déplacez les chèvres dans l'ordre de sensibilité, des plus sensibles aux moins sensibles.
  5. Faites la traite des chèvres dans l'ordre de sensibilité, des plus sensibles aux moins sensibles. Faites la traite des chèvres que vous savez excréter S. aureus en dernier.
  6. Appliquez ces principes à l'utilisation de l'équipement et des outils (voir la section 2.4.5).

    Étude de cas : Cycle d'infection de la maladie de Johne
    Une chevrette est née dans un troupeau dans lequel une chèvre est atteinte de la maladie de Johne. Bien que la chevrette ne soit pas infectée, la chèvre infectée achetée l'année précédente excrète des bactéries de Johne dans son fumier. Le fumier a contaminé la litière et la mère de la chevrette s'est couchée sur la litière sale, les bactéries contaminent donc maintenant les trayons. Lorsque la chevrette  prend ses premières tétées, elle consomme du colostrum contenant les bactéries. Au cours des premières étapes de sa vie, elle ingère de nouveau accidentellement des bactéries des trayons, de la litière et des aliments contaminés des chèvres qui posent leurs pattes sales dans les mangeoires. Lorsque la chevrette atteint l'âge de trois mois, elle est infectée par la maladie de Johne et à l'âge de 12 mois, elle excrète les bactéries de Johne dans son fumier. Quand la chèvre donne naissance à l'âge de 18 mois, ses propres enfants deviennent infectés par les bactéries excrétées dans le lait et le fumier. À l'âge de deux ans, cet animal montre des signes cliniques de débilitation et est réformé pour l'abattage à l'âge de 25 mois. Au cours de la courte vie de cette femelle, les bactéries excrétées dans son fumier et son lait ont réussi à infecter 15 autres chevreaux.

    Le producteur veut maintenant se concentrer sur l'éradication de cette maladie sur la ferme. Avec l'aide du médecin vétérinaire du troupeau, un plan exhaustif a été élaboré pour le troupeau. Une composante de ce plan est une zone séparée pour l'élevage des chevreaux pour prévenir l'exposition au fumier des chèvres adultes. Cette zone a des mangeoires, des abreuvoirs et de l'équipement réservés. Le personnel commence ses activités quotidiennes dans cette zone. S'ils doivent y retourner après avoir été en contact avec d'autres animaux, ils doivent changer leurs vêtements et leurs chaussures et laver leurs mains avant de manipuler les chevreaux.

  7. Dans la mesure du possible, évitez d'utiliser des pâturages communautaires puisqu'ils présentent des risques accrus de transmission de maladies. Si les pâturages communautaires font partie de votre programme de gestion de ferme, on recommande de faire ce qui suit :
    1. déterminez si l'état de santé des autres troupeaux qui utilisent les pâturages est compatible avec celui du votre;
    2. limitez le temps passé sur les pâturages communautaires;
    3. ayez une entente avec les autres membres pour communiquer tout changement dans l'état de santé.

2.2.5 Optimisation de l'alimentation et du recours aux vaccins et aux produits biologiques vétérinaires

Des plans de nutrition et de vaccination sont en place pour répondre aux besoins particuliers du troupeau et contribuer à l'amélioration de l'immunité et de la santé du troupeau.

  1. Élaborez un plan de nutrition pour chaque étape de la production. Consultez un nutritionniste au besoin.
  2. Analysez régulièrement les fourrages après la récolte pour déterminer s'ils ont une qualité et une valeur nutritive suffisantes.
  3. Évaluez la ration totale mélangée (RTM) pour la taille des particules et les nutriments généraux. Utilisez l'analyse pour confirmer que les suppléments personnalisés sont correctement formulés.
  4. Effectuer une évaluation régulière de la condition corporelle afin de déterminer si les besoins nutritionnels des chèvres sont adéquatement comblés. Cela est particulièrement important au cours des périodes de plus haute demande métabolique du cycle de production. Plus de renseignements sont disponibles par l'Université de Langston (anglais seulement).
  5. Visitez toutes les zones de la ferme auxquelles le troupeau pourrait avoir accès et y déterminer et éradiquer toute plante qui est potentiellement nocive pour les chèvres. Les plantes potentiellement nocives comprennent les suivantes :

    Plus de renseignements sur les plantes nocives, y compris une bibliothèque d'images exhaustive, sont disponibles par l'Université de Cornell (anglais seulement). Si vous soupçonnez que vos chèvres ont été exposées à une plante nocive, communiquez avec le médecin vétérinaire de votre troupeau pour des conseils supplémentaires.

  6. Assurez-vous que les nouveau-nés reçoivent un volume suffisant de colostrum de bonne qualité peu de temps après la naissance. Si vous alimentez à la main, 5 % du poids corporel peu de temps après la naissance (50 ml par kilogramme ou une once par livre de poids corporel) et 20 % du poids corporel au cours des 24 premières heures de la vie sont recommandés; le premier repas devrait se produire au cours des quatre heures suivant la naissance.
  7. Traitez à la chaleur le colostrum pour réduire le risque de transmission de certains agents infectieux (p. ex. le virus de l'arthrite-encéphalite caprine) aux nouveau-nés. Cela requiert réchauffer le produit pendant une heure à 56 degrés Celsius. Le contrôle de la température est important puisque surchauffer le produit peut diminuer la qualité du colostrum, mais ne pas le chauffer suffisamment ne détruira pas les potentiels agents infectieux.
  8. Assurez-vous que les chevreaux reçoivent des quantités adéquates de lait. Utilisez seulement du lait pasteurisé propre (c.-à-d. qui ne provient pas d'un animal malade) ou un substitut de lait de chèvre de bonne qualité. Si vous alimentez à la main, assurez-vous que l'équipement que vous utilisez est nettoyé et désinfecté régulièrement entre chaque utilisation.
  9. Considérez la vaccination pour les maladies suivantes s'il s'agit de maladies préoccupantes pour votre troupeau :
    • Maladies causées par Clostridium (p. ex. Clostridium perfringens type D ou le rein pulpeux et l'entérotoxémie; Clostridium tetani ou le tétanos; et autres)
    • Lymphadénite caséeuse (Corynebacterium pseudotuberculosis)
    • Avortement à Chlamydia (Chlamydophila abortus)
    • Fièvre Q (Coxiella burnetii)
    • Rage, particulièrement dans les régions à prévalence endémique élevée

    Vaccins pour les chèvres :
    Au Canada, aucun vaccin n'est approuvé pour son utilisation chez les chèvres. Tous les vaccins doivent être administrés selon les conseils et l'orientation d'un médecin vétérinaire. Des vaccins qui sont sécuritaires pour d'autres animaux d'élevage peuvent entraîner des maladies chez les chèvres. Des vaccins administrés aux chèvres gestantes sont associés à des effets indésirables.

  10. Assurez-vous de l'administration appropriée des vaccins. Cela comprend la bonne période vaccination au cours de la vie d'un animal et les injections de rappel requises. Afin d'optimiser l'immunité du troupeau, il est nécessaire de respecter le protocole de vaccination.

2.2.6 Contrôle des déplacements des animaux dans la zone de production

Quand les animaux doivent être déplacés à l'intérieur de la zone de production, il faut planifier les déplacements afin de réduire le risque d'exposition aux maladies et de propagation des maladies chez les animaux sensibles.

Les animaux devraient demeurer avec des individus du même âge et du même état de santé à l'intérieur du cycle de production et le groupe devrait être déplacé comme une seule unité (p. ex. les chevreaux allaités sont sevrés au même moment et déplacés en groupe). Lorsqu'ils sont déplacés à un nouvel endroit dans la chèvrerie, ils devraient être déplacés en groupe suivant le principe de déplacement tous entrent, tous sortent. Avec le déplacement tous entrent, tous sortent, tous les animaux dans les regroupements de risque commun sont déplacés ensemble d'un endroit à l'autre. Cela assure que les animaux d'état de santé et de sensibilité aux maladies semblables demeurent ensemble et ne soient pas exposés aux animaux qui peuvent être un risque de maladie potentielle. Cela crée aussi la possibilité d'appliquer des pratiques de gestion des lieux appropriées avant l'entrée dans une zone particulière et à la sortie de celle-ci.

Pour restreindre le risque de transmission de maladies entre les chèvres de votre troupeau lorsque vous les déplacez dans les installations de votre ferme et le long des voies de circulation pour les activités de routine (p. ex. à une zone de manipulation, à la salle de traite et à leur retour), considérez ce qui suit :

  • Étudiez et déterminez les voies de circulation et les routes selon leur risque relatif aux animaux en santé (voir la section 1.4).
  • Évitez les routes et les voies de circulation qui amènent les chèvres en santé près des chèvres malades ou isolées d'état de santé inconnu, ou qui leur sont adjacentes, et vice-versa.
  • Planifiez les déplacements dans la séquence suivante : des animaux les plus jeunes aux plus vieux, de ceux qui sont en santé à ceux qui sont malades et de ceux qui ont le risque d'infection le plus élevé à ceux où il est le plus bas.

2.2.7 Gestion de l'alimentation, de l'eau et de la litière

Des pratiques de gestion sont en place pour que les aliments des animaux, l'eau et la litière soient de bonne qualité, disponibles en quantité suffisante et exempts de toute contamination potentielle.

Aliments

  1. Acheter des aliments de fournisseurs qui produisent des aliments de qualité qui sont étiquetés et qui sont conformes à la réglementation pour les aliments destinés à l'alimentation des ruminants. Assurez-vous qu'ils sont transportés par un transporteur propre.
  2. Testez le produit et ajoutez des suppléments aux rations au besoin pour assurer la production optimale et la bonne santé de votre troupeau (voir la section 2.2.5).
  3. Prenez des échantillons des aliments et du fourrage de chaque lot. Étiquetez-les et entreposez-les pour pouvoir tester à une date ultérieure leur qualité et la présence ou l'absence de toxines, au besoin.
  4. Entreposez les aliments dans une installation sécurisée et propre qui limite la détérioration des aliments et empêche les animaux sauvages, les rongeurs, les animaux nuisibles, les chiens et les chats d'y avoir accès; lorsque des aliments abîmés sont découverts, retirez les aliments détériorés ou contaminés et réglez la cause de la détérioration et/ou de la contamination.
  5. Concevez et positionnez les mangeoires de manière à bloquer les contaminations fécales et autres par les chèvres lorsqu'elles les utilisent. Si les mangeoires deviennent contaminées, retirez et éliminez les aliments, puis nettoyez et désinfectez les mangeoires avant de les réutiliser.

Eau

  1. Assurez-vous que l'eau fournie au troupeau est sécuritaire pour la consommation pour les animaux d'élevage. Idéalement, l'eau devrait provenir d'une source municipale ou d'un puit et non d'une source d'eau libre tels que les étangs. 
  2. Testez l'eau à la source au moins annuellement pour vous assurer qu'elle est sécuritaire pour la consommation par les animaux d'élevage. Des lignes directrices sont disponibles aux liens suivants :
  3. Concevez et positionnez les bols d'eau, les auges et autres abreuvoirs de manière à empêcher la contamination fécale et autre par les chèvres lorsqu'elles les utilisent.
  4. Éliminez l'eau contaminée lorsque trouvée et nettoyez et désinfectez le ou les abreuvoirs avant l'utilisation suivante.
  5. Discutez des incidences liées à tout changement de source d'eau avec le médecin vétérinaire de votre troupeau ou un autre conseiller avant le changement (p. ex. d'un puits à une source municipale et, dans certains cas, d'un puits creusé à un puits foré).

Litière

  1. Achetez de la litière d'un fournisseur réputé.
  2. Assurez-vous que la litière est livrée dans des conditions propres et non contaminées et qu'elle est entreposée de façon à préserver sa condition pour l'utilisation
  3. Retirez et remplacez régulièrement la litière salie en suivant les procédures déterminées par une évaluation du risque (p. ex. la densité en animaux, le niveau de contamination, l'état de santé des animaux) des divers enclos et installations d'hébergement utilisés par votre troupeau. Ajoutez régulièrement du foin ou de la litière propres lorsque vous utilisez de l'ajout régulierde litière sèche.
  4. Retirez la litière de l'infirmerie et de la zone d'isolement et remplacez-la quotidiennement ou plus souvent au besoin; déplacez-la dans une zone qui n'est pas accessible aux animaux.

2.3 Sujet de préoccupation principal no3 : Gestion des installations et restrictions d'accès

Résultat visé : La gestion de l'accès à la ferme, aux installations et aux zones à risque spécifique permet de limiter l'introduction et la propagation de maladies dans la ferme et de mettre en oeuvre les pratiques de biosécurité.

2.3.1 Zonage et conception des installations

Les installations agricoles devraient être divisées en zones, et les zones à risque spécifique bien identifiées, pour que les animaux, les personnes et les véhicules puissent circuler librement sur la ferme sans entrer inutilement en contact avec le troupeau, et que les pratiques appropriées de biosécurité soient respectées.

  1. Suivre le processus décrit dans Créez une diagramme de la ferme et déterminez les zones à risque (section 1.4) et préparez un ensemble de plans de votre ferme et de votre zone d'étable; décidez où se trouveront vos zones d'accès contrôlé (ZAC) et zone d'accès restreint (ZAR) et incluez-les dans votre plan de biosécurité.
  2. À l'aide du schéma de la chèvrerie et des zones de confinement, consigner des enclos, des aires de travail et des sentiers précis qui ont un risque élevé et prendre en note les activités et les mouvements qui donnent à ces zones un risque élevé.
  3. Décider où on pourrait faire des changements aux allocations des enclos et des modifications aux  mouvements dans les allées des chèvres afin de réduire les situations à risque élevé.
  4. Décider où le nettoyage et la désinfection d'instruments, d'outils et d'équipement peuvent être faits et où les instruments, outils et l'équipement spécialisés devraient être considérés.
  5. Déterminer les points d'accès contrôlés (PAC) entre les zones ayant différents niveaux de risque où des pratiques de biosécurité devraient être suivies dans le cas du nettoyage et de la désinfection des instruments, des outils et de l'équipement, le lavage de mains, le changement de vêtements et de chaussures ainsi que d'autres pratiques.
  6. Identifier les régions où les barrières physiques et/ou la signalisation sont nécessaires pour s'assurer que tout accès par inadvertance aux zones à risque élevé est limité.
  7. Préparer et situer la signalisation :
    • Indiquer les zones de haute sécurité
    • Indiquer les zones qui ne devront pas être utilisées comme sentier ou aux fins d'accès
    • Décrire le mouvement pour les sentiers
    • Considérer des codes de couleur pour différentes zones et différents risques

2.3.2 Clôturage périphérique et intérieur

On peut utiliser des clôtures pour garder les caprins séparés d'autres animaux, tant ceux présents à l'intérieur de la ferme que ceux des fermes adjacentes. Les clôtures permettent aussi de séparer certains animaux du reste du troupeau dans des circonstances prédéterminées.

  1. Installer des clôtures en périphérie et maintenez ce périmètre afin de s'assurer que les chèvres ne sont pas libérées dans des zones non contrôlées (à l'extérieur de la ZAC) et de limiter les interactions avec les animaux sauvages.
  2. Installer et maintenir des clôtures intérieures qui sont appropriées pour votre objectif de biosécurité. Par exemple, lorsqu'on fait le pâturage d'animaux ayant différents états de santé dans des prés avoisinants, considérer une zone tampon entre les champs.

2.3.3 Nettoyage et désinfection des installations et de l'équipement de la ferme

Le nettoyage et la désinfection se font avant et après l'utilisation ainsi que durant l'entretien régulier de l'équipement et des installations. Ils concernent les installations où le troupeau est logé, ainsi que les outils et l'équipement utilisés dans la gestion du troupeau et la manipulation individuelle des chèvres.

Idéalement, les surfaces, les outils et l'équipement de l'installation ainsi que les véhicules sont nettoyés, et, au besoin, désinfectés selon un calendrier déterminé dans le cadre d'un processus d'évaluation de risques effectué à l'avance.

Tableau 3 : Processus de nettoyage et de désinfection en cinq étapes. 
Les cinq étapes dans le nettoyage et le processus de désinfection sont expliquées dans le tableau. Il faudrait suivre ces étapes, dans la mesure du possible.

1. Réduire le volume : Enlever toute la contamination visible des surfaces de votre équipement et de vos installations, outils et véhicules. Cela comprend typiquement l'utilisation d'une combinaison de machines, de pelles, de balais et de l'eau.

2. Laver : Lorsque la zone a l'air d'être propre, elle devrait être lavée avec du savon ou un détersif. Ce lavage devrait comprendre un frottement physique; pour les surfaces d'installation, les outils, l'équipement et les véhicules, il faut utiliser des brosses ou un pulvérisateur puissant.

3. Rincer : Après le lavage, tout le savon et tous les résidus devraient être enlevés à l'aide d'un rinçage à fond.

4. Désinfecter : Pour les installations, les outils, l'équipement et les véhicules, la zone devrait être aspergée avec un désinfectant approuvé qui est approprié pour les agents infectieux que vous ciblez. Le désinfectant devrait être fait avec la concentration correcte et laissé sur la zone à désinfecter pour la durée recommandée.

5. Rincer : Au besoin, toute trace du désinfectant devrait être rincée et la zone devrait être libre pour sécher.

Les propriétaires des fermes de viande caprine qui ont possiblement des préoccupations liées au risque de biosécurité dans les zones de pâturages peuvent utiliser un cycle de temps d'arrêt entre les utilisations qui est assez long pour permettre aux agents infectieux d'être réduits par des moyens naturels.

Choisir un produit pour la désinfection peut être un processus complexe. Tous les désinfectants ont des forces et des faiblesses. Lorsqu'on choisit un désinfectant, il faut considérer les éléments suivants pour déterminer s'il est approprié pour l‘utilisation prévue :

  • Contre quels organismes est-il efficace (c.-à-d., quel type de bactérie, de champignons, de virus, d'oocystes de coccidies et de protozoaires tuera-t-il [-cide] ou préviendra-t-il [­statique]?)
  • Les surfaces et les matériaux sur lesquels il peut être utilisé
  • L'activité dans de l'eau de différentes températures ou des contenus minéraux
  • La compatibilité avec d'autres désinfectants et savons
  • La durée de contact
  • La sécurité animale, y compris l'utilisation sur l'équipement d'alimentation ou les systèmes d'arrosage
  • La sécurité humaine
  • Les activités résiduelles
  • L'impact environnemental, y compris la méthode d'élimination

Consultez votre médecin vétérinaire de troupeau ou représentant de l'industrie pour obtenir leurs recommandations. Soyez certains de suivre les directives du fabricant et de respecter la date d'expiration du produit.

Équipement
Idéalement, l'équipement est désigné pour des secteurs précis de risque commun, tels que les zones d'isolation ou la salle de traite et il n'est pas utilisé dans d'autres zones de l'exploitation; ou il est désigné à certaines tâches, telles qu'une benne chargeuse pour manipuler le fumier et/ou des seaux, des fourches et des pelles pour les litières et l'alimentation et n'est pas utilisé à d'autres fins. Cela simplifie le processus de nettoyage et de désinfection en s'assurant que la contamination n'a pas lieu. Lorsque la séparation de l'équipement par zones de risque ou par activité n'est pas possible, vous pouvez faire ce qui suit :

  1. Créer une procédure normalisée d'exploitation (PNE) pour le nettoyage et la désinfection qui précise quand (ou à quelle fréquence, ou après quelles utilisations) et comment (par quelles méthodes et à l'aide de quel équipement) ce processus est effectué. Le plan par défaut serait de nettoyer et désinfecter, à l'aide du processus en cinq étapes décrit ci-dessus, entre chaque utilisation et des utilisations différentes.
  2. S'assurer que les responsables du nettoyage et de la désinfection savent quel type de savon ou solutions de détersif et de désinfectant sont requis pour chaque tâche et la façon dont ils fonctionnent, y compris la durée de contact et les exigences recommandées liées au rinçage et au séchage pour l'efficacité maximale.
  3. Nettoyer et désinfecter les mangeoires et les abreuvoirs régulièrement en fonction de l'utilisation et de votre expérience, et lorsqu'une contamination avec du fumier, de l'urine et/ou d'autres matériaux possiblement contaminés survient et aussi lorsque cet équipement est préparé pour être utilisé par d'autres chèvres avec un état de santé différent.
  4. Stocker l'équipement qui a été nettoyé et désinfecté dans un environnement propre.

Installation

  1. Établir un intervalle approprié pour le nettoyage (p. ex. avant ou après un événement important de gestion), tel que la traite, la tonte, l'enlèvement du fumier et/ou de la litière.
  2. Gratter et nettoyer les allées utilisées régulièrement par les chèvres, au besoin et selon la fréquence d'utilisation et les désinfecter lorsque des chèvres avec un état de santé et/ou de susceptibilité différent les utilisent, en fonction d'une évaluation des risques. Par exemple, les allées devraient être entièrement nettoyées et, dans la mesure du possible, désinfectées lorsqu'un animal pose un risque de transmission de maladies. Les allées régulièrement utilisées devraient être dégagées du fumier et d'autres débris selon une fréquence qui permet d'empêcher l'accumulation de ces matériaux et la propagation ultérieure par les animaux autour de l'installation et à leurs enclos et d'autres zones d'hébergement.
  3. Porter une attention particulière à la salle de traite et aux zones d'attente. Traiter les chèvres en groupes selon l'état et le risque de maladie. Traiter les chèvres à faible risque d'abord (p. ex. celles qui allaitent pour la première fois, les chèvres qui ont subi des analyses de maladies) et les chèvres à risque élevé en dernier. Après la traite, l'équipement, les supports, les barrières, les aires d'attente et les voies de passage devraient être nettoyés et désinfectés. Les abreuvoirs et les mangeoires dans la salle devraient également être nettoyés et désinfectés, selon le cas. Dans quelques provinces, des normes ont été établies pour le nettoyage de l'équipement de traite. Consulter les représentants de votre gouvernement provincial pour suivre les recommandations de votre province.
  4. Nettoyer et, dans la mesure du possible, désinfecter les enclos et autres aires de confinement selon l'utilisation et une évaluation des risques. Les enclos et les zones devraient être nettoyées et désinfectées lorsque des animaux morts, des foetus avortés et des placentas sont découverts et après chaque utilisation pour déterminer les zones à risque spécifique, y compris les zones d'isolation, les zones de chevrotage et l'infirmerie. Quelques autres points à considérer qui influeront sur vos décisions liées à la gestion du risque de désinfecter sont la densité des animaux, le niveau de contamination et l'état de santé des animaux.
  5. S'assurer de l'enlèvement entier du matériel organique visible avant la désinfection.

Véhicules

  1. Limiter l'accès des véhicules provenant de l'extérieur. Les véhicules qui se déplacent de ferme en ferme ne devraient pas entrer dans la ZAC à moins qu'ils aient été nettoyés et désinfectés. Le chargement et le déchargement des véhicules de transport des animaux devraient se faire à la périphérie de la ZAC et les animaux devraient être menés à la zone d'isolation (voir la section 1.4). Le chargement et le déchargement des camions d'alimentation et de lait devraient également se faire sans entrer dans la ZAC. Dans tous ces cas, le périmètre de la ZAC peut être conçu pour fournir un point d'accès contrôlé pour chacun de ces objectifs pour qu'une opération efficace puisse être maintenue. Ces points d'accès contrôlés devraient être gérés de façon à ce que toute contamination qui se trouve sur le train de roulement ou l'extérieur du véhicule ne soit pas transférée dans la ZAC.
  2. Nettoyer et désinfecter l'intérieur des remorques ou des boîtes des véhicules utilisés pour le transport d'animaux. Les véhicules de transport d'animaux qui vont de ferme en ferme devraient être nettoyés et désinfectés avant leur arrivée. Les véhicules d'animaux d'élevage qui n'ont pas été nettoyés et désinfectés avant l'arrivée contiennent de la litière et du fumier à risque élevé. Déterminer leur utilisation antérieure, inspecter les remorques ou les boîtes, et, en fonction d'une évaluation des risques, accepter ou refuser leur utilisation aux fins de transport d'animaux.
  3. S'assurer que les remorques ou les boîtes qui sont utilisées pour transporter des aliments ou des produits d'ensilage n'ont pas été utilisés à d'autres fins qui présentent un risque en matière de biosécurité pour votre troupeau et qu'ils ont été convenablement nettoyés avant leur utilisation. Inspecter les remorques ou les boîtes dès leur arrivée, en fonction d'une évaluation des risques, afin d'accepter ou de refuser l'expédition.

2.3.4 Entretien des installations

Des installations bien entretenues risquent moins de contenir des matières potentiellement infectées, sont plus faciles à nettoyer et sont moins accessibles aux rongeurs et autres insectes et animaux nuisibles.

  1. Garder les murs, les plafonds et les planchers en bon état, pour que l'accès par les animaux nuisibles et les rongeurs soit limité, que l'accumulation de matières organiques soit réduite et que le nettoyage puisse être effectué plus efficacement.
  2. Garder un carnet de notes pour consigner quand des réparations sont requises pour qu'elles puissent être programmées et effectuées rapidement.
  3. Utiliser des matériaux non poreux et les couvrir avec des matériaux lisses lors de la construction, de la rénovation, de la réparation et/ou du revêtement de toute installation. Ces surfaces réduisent l'accumulation de matières organiques dans les zones accessibles pour les chèvres et peuvent être nettoyés plus efficacement.
  4. S'assurer qu'il n'y a aucun fil électrique pendant ou des panneaux de mur desserrés n'importe où dans la zone de production que les chèvres peuvent mordre et mâcher.
  5. Maintenir les fenêtres et les moustiquaires en bon état afin de limiter l'accès par les animaux nuisibles et les rongeurs et s'assurer d'un environnement bien éclairé dans les étables et les autres installations.
  6. S'assurer que les conduits d'aération ne sont pas obstrués et/ou bloqués.
  7. Considérer la biosécurité lors de la rénovation d'installations existantes ou de la conception d'une nouvelle installation.

2.3.5 Gestion des carcasses, des foetus avortés et des placentas

Les carcasses ainsi que les foetus avortés et les placentas constituent un risque élevé de propagation de nombreuses maladies infectieuses courantes, et il ne doit pas y avoir de contact entre ces matières et le troupeau.

  1. Enlever immédiatement les animaux morts, les foetus avortés et les placentas pour qu'il n'y ait aucun contact avec le troupeau et les animaux de travail ou gardiens, les animaux sauvages, d'autres prédateurs, animaux nuisibles, chats et chiens.
  2. Considérer un diagnostic post-mortem ou la soumission d'échantillons de tissu à un laboratoire diagnostic vétérinaire pour examiner la cause de la mort. Discuter des options avec votre médecin vétérinaire de troupeau.
  3. S'assurer que les méthodes d'élimination respectent la réglementation municipale et provinciale.
  4. Lorsqu'un service d'élimination est utilisé, avant le ramassage, s'assurer que les animaux morts, les foetus avortés et les placentas soient dans une unité ou zone de dépôt qui est éloignée de la zone active de production.
  5. Prévenir l'accès au lieu d'élimination des animaux morts, des foetus avortés et des placentas par le troupeau, les autres animaux d'élevage sur les lieux, des animaux de garde, des chats et des chiens.
  6. Couvrir les animaux morts, les foetus avortés et les placentas avec un matériel convenable (p. ex. copeaux de bois) afin de réduire au minimum l'accès par les mouches.

2.3.6 Gestion du fumier

Le fumier présente un risque élevé de propagation de la plupart des maladies courantes, et le contact avec le troupeau devrait être réduit au minimum.

  1. Enlever le fumier selon un horaire régulier en fonction du risque et de la fréquence d'utilisation des allées, des enclos et d'autres zones d'hébergement :
    • S'assurer de ne pas contaminer les chèvres ayant un état de santé différent en déplaçant le fumier.
    • Nettoyer immédiatement les renversements
  2. Déplacer le fumier directement dans une installation de stockage qui est éloignée de la zone de production. Concevoir l'installation de stockage du fumier pour éliminer l'écoulement de l'urine et/ou d'autres fluides dans la zone de production.
  3. S'assurer que les méthodes d'élimination et de stockage respectent au minimum la réglementation municipale et provinciale.
  4. Nettoyer et désinfecter l'équipement utilisé pour recueillir et déplacer le fumier après l'utilisation, et si possible, le consacrer uniquement à cet usage.
  5. Étaler le fumier sur le pâturage seulement lorsqu'il est bien composté. S'assurer qu'une période suffisante s'écoule entre l'étalement du fumier et l'utilisation par les chèvres et/ou autres animaux d'élevage de pâturage.

2.3.7 Gestion des insectes et animaux nuisibles, des animaux sauvages, des chiens et des chats

Tous les insectes et animaux nuisibles, animaux sauvages, chiens et chats constituent des sources à haut risque de propagation de certaines maladies courantes, et devraient, dans la mesure du possible, être exclus des zones de production.

Tableau 4 : Gérer les animaux nuisibles, les animaux sauvages, chiens et chats
Ce tableau décrit les risques associés aux animaux nuisibles, aux animaux sauvages, aux chiens et aux chats et fournit des recommandations visant à réduire les risques de transmission de maladies connexes.

Tableau 4 : Gestion des insectes et animaux nuisibles, des animaux sauvages, des chiens et des chats
Agent Nature du risque Tactiques proactives
Animaux nuisibles (p. ex. rongeurs, mouches et autres insectes)

Transmission directe de la maladie

Transmission mécanique à la suite d'un contact avec les animaux, le fumier les placentas et autres matériels infectieux

Transmission indirecte par la contamination d'aliments, d'eau ou de litières

Utiliser des programmes de contrôle des animaux nuisibles; suivre les recommandations du fabricant si un produit chimique est utilisé

Maintenir les installations pour limiter l'accès, y compris le grillage sur les évents et les ouvertures dans les chèvreries et d'autres bâtiments

Stocker les aliments et la litière dans un endroit sécuritaire

REMARQUE : prévenir l'accès aux rodenticides, aux pesticides et à d'autres substances de contrôle par les chèvres

Chats et chiens (animaux de compagnie et animaux de travail ou gardiens)

Transmission directe de maladies (p. ex. la rage, quelques vers solitaires, Coxiella burnetii);

Transmission indirecte de maladies par la contamination des aliments, de l'eau et de la litière (p. ex. toxoplasmose)

Prévenir le contact avec le troupeau dans la mesure du possible (sauf s'il s'agit d'un animal protecteur)

Vacciner les chiens et les chats contre la rage

Vermifuger les animaux avec un produit approuvé par les médecins vétérinaires pour éliminer les vers solitaires

Stériliser les chats adultes

Stocker les aliments et la litière dans un endroit sécuritaire

Enlever immédiatement les matières fécales des chats et des chiens; éliminer tout aliment et eau contaminés par des matières fécales et désinfecter les alimentateurs et les arroseurs.

Si de la viande de chèvre ou des abats doivent être donnés aux chiens, il faut les faire cuire entièrement ou les congeler pendant une semaine avant de leur donner à manger afin d'éliminer les kystes des vers solitaires.

Prédateurs

Transmission directe de maladies (p. ex. la rage)

Examiner toute attaque afin de déterminer de quel type de prédateur il s'agit.

Utiliser des animaux de garde.

Utiliser des répulsifs de prédateurs.

Installer et maintenir une clôture en périphérie.

Considérer la vaccination du troupeau contre la rage

Cliquer sur Wild Predator Loss Prevention Program (anglais seulement).

Animaux sauvages (y compris les oiseaux)

Transmission directe de maladies (p. ex. la rage)

Transmission indirecte de maladies par la contamination de pâturages, d'aliments ou d'eau (p. ex. leptospirose)

Utiliser des animaux de garde

Maintenir les installations pour limiter l'accès, en installant un grillage sur les évents et autres ouvertures dans les étables et autres bâtiments et en bloquant les chevrons

Considérer la vaccination du troupeau contre la rage

Respecter toute réglementation liée à la conservation concernant la protection d'espèces en voie de disparition ou menacées. Vérifier auprès de vos autorités locales

2.4 Sujet de préoccupation principal no4 : Déplacement de personnes, de véhicules et d'équipement

Résultat visé : Les déplacements des employés, des visiteurs, des fournisseurs de services et de leurs véhicules et équipements ne mettent pas en péril la santé des animaux ni des humains.

2.4.1 Gestion de l'accès des employés de la ferme

Les employés de la ferme devraient comprendre les pratiques de biosécurité à appliquer dans leur travail. Ces connaissances sont à revoir à chaque fois qu'une pratique est modifiée ou ajoutée.

  1. S'assurer que tous les employés de la ferme sont au courant des pratiques de biosécurité sur votre ferme et sont préparés à les mettre en oeuvre.
  2. Désigner une zone de stationnement pour les employés de la ferme. Les exiger de s'inscrire à l'aide d'une feuille de présence ou le journal de bord de la ferme.
  3. Examiner son plan de travail quotidien dès l'arrivée et discuter de toute pratique de biosécurité et de toute documentation qui seraient requises. Discuter des questions qui posent problème ou des pratiques supplémentaires qui exigeront un suivi.
  4. Programmer des séances de formation régulièrement pour tous les employés de la ferme et confirmer leur compréhension des pratiques. Animer des séances supplémentaires de formation si une pratique est changée ou si une nouvelle pratique de biosécurité est ajoutée au plan de la ferme.

2.4.2 Gestion de l'accès des visiteurs et des fournisseurs de service

Les visiteurs et les fournisseurs de services ont accès uniquement à certaines zones de la ferme et au troupeau. Ils sont informés à l'avance des pratiques de biosécurité qui s'appliquent lors de leur visite et arrivent préparés.

  1. Préparer et afficher la signalisation à la barrière de la ferme et à l'entrée de la ZAC tout en avisant aux fournisseurs de service et aux visiteurs que votre ferme suit un plan de biosécurité. Fournir un nom et un numéro pour eux à composer dès leur arrivée pour des instructions supplémentaires.
  2. Afficher les protocoles qui décrivent les pratiques de biosécurité qui sont requises dans chaque zone et dans la zone à risque spécifique.
  3. Planifier toutes les visites de la ferme à l'avance. S'assurer que vous-même et le fournisseur de service ou le visiteur comprennent tous les deux le calendrier et les exigences liées à la biosécurité pour la visite et y conviennent.
  4. Effectuer une évaluation des risques pour chaque personne qui prévoit visiter la ferme et entrer dans la zone de production. Utiliser les questions suivantes dans le cadre de votre évaluation des risques :
    1. ont-ils visité d'autres fermes avant d'arriver à la vôtre?
    2. ont-ils interagi avec des chèvres ou d'autres animaux d'élevage lorsqu'ils étaient là?
    3. où doivent-ils aller sur votre ferme?
    4. quel est le degré de leur interaction avec les chèvres pendant qu'ils sont à votre ferme?
  5. S'assurer que vous-même et tous les employés êtes au courant de l'arrivée de tous les fournisseurs de service et des visiteurs.
  6. Rencontrer tous les visiteurs de la ferme à l'extérieur de la ZAC lorsqu'ils arrivent et enregistrer leur visite dans votre registre de visiteurs (voir l'annexe B : Exemple de registre de visiteurs). Discuter de l'aménagement de votre ferme, où ils sont autorisés à visiter et quelles pratiques de biosécurité devraient être appliquées à cet endroit.
  7. Décrire les zones restreintes auxquelles le fournisseur de service ou visiteur ne peut pas accéder.
  8. Permettre le contact avec les animaux seulement lorsqu'il est nécessaire.
  9. Expliquer l'endroit et l'utilisation de l'équipement de protection individuelle (EPI) ainsi que comment le mettre et comment l'enlever (voir la section 2.4.3).
  10. Fournir des conteneurs de déchets avec des couvercles hermétiques aux points d'accès contrôlés et ailleurs dans votre ferme et s'assurer que les fournisseurs de service et les visiteurs s'en servent pour jeter les gants, les couvre-bottes jetables et tout autre matériel potentiellement contaminé.

2.4.3 Vêtements et chaussures

Toute personne qui entre dans la ferme pour y travailler ou la visiter devrait porter des vêtements et des chaussures réservés à la ferme. Il faut changer de vêtements et de chaussures entre les différentes zones de la ferme et avant d'entrer dans certaines zones à risque spécifique.

  1. Exiger que tous les employés de la ferme aient des vêtements et des chaussures appropriés, propres et pour la ferme et qu'ils les portent quand ils accèdent à la ZAC.
  2. Demander à tous les fournisseurs de service et les visiteurs d'apporter des vêtements et des chaussures propres et appropriés à porter pendant qu'ils sont sur votre ferme et qu'ils les portent lorsqu'ils accèdent à la ZAC.
  3. Fournir des vêtements et des chaussures propres ou des vêtements et des chaussures jetables convenables pour les employés de la ferme, les fournisseurs de service et les visiteurs qui doivent accéder à la ZAR et/ou travailler dans les zones à risque spécifique.
  4. Maintenir un approvisionnement supplémentaire de survêtements et de chaussures propres et/ou des vêtements et des chaussures jetables aux fins d'utilisation par les employés de la ferme, les fournisseurs de service et les visiteurs au besoin (c.-à-d. leurs propres vêtements sont salis ou ils n'apportent pas assez de vêtements pour la visite).
  5. Afficher les protocoles pour expliquer l'utilisation des vêtements, des chaussures et des gants protecteurs à chaque point d'entrée dans la ZAC et à chaque point de transition entre les zones à risque spécifique.

2.4.4 Lavage des mains et équipement de protection individuelle

Tous ceux qui entrent dans une ferme, pour y travailler et/ou la visiter, devraient se laver et se désinfecter les mains à l'entrée et à la sortie, lors des déplacements entre les différentes zones et à l'entrée ou à la sortie de certaines zones à risque spécifique. L'équipement de protection individuel approprié est utilisé pour chaque activité.

  1. Préparer et afficher un protocole qui explique la méthode appropriée pour le lavage de mains sur votre ferme. Il devrait inclure toutes les étapes suivantes :
    • Se mouiller les mains avec de l'eau tiède
    • Appliquer un savon liquide ou mousseux
    • Se savonner vigoureusement pour un minimum de 15 secondes, tout en s'assurant d'enlever toute matière organique visible
    • Se rincer avec soin tout en frottant
    • Se sécher à l'aide d'un essuie-tout
    • Utiliser l'essuie-tout pour fermer le robinet afin de prévenir une recontamination

    Si de l'eau n'est pas disponible pour se laver les mains, l'utilisation d'une solution antiseptique pour les mains (60 % de contenu d'alcool) est acceptable. Il est important de noter que les antiseptiques sont seulement efficaces s'il n'y a aucune contamination visible. Par conséquent, avant l'application d'un antiseptique, une serviette à usage unique devrait être disponible pour enlever tout débris organique des mains, au besoin.

    Communiquer avec votre service de santé publique local pour des ressources supplémentaires sur le lavage des mains.

  2. Exiger le lavage des mains ou la désinfection et l'utilisation d'équipement protecteur individuel (EPI) dès l'entrée à la ZAC, à la ZAR et aux zones à risque spécifique ainsi que dès la sortie de ces dernières. Les mains devraient également être lavées ou désinfectées avant et après tout contact avec les chèvres, surtout celles qui sont malades ou qui ont un état de santé inconnu.
  3. Exiger, le lavage des mains à la suite du contact avec tout matériel potentiellement contaminé, tel que les animaux morts, les foetus avortés, les placentas ou du fumier.
  4. Fournir des stations de lavage des mains aux points d'entrée à la ZAC et à la ZAR et à chaque zone à risque spécifique. Si de l'eau n'est pas disponible, fournir un désinfectant à base d'alcool (60 %) et un approvisionnement de serviettes à usage unique à ces endroits.
  5. Fournir des gants jetables aux fins d'utilisation pour tous les visiteurs qui touchent à vos chèvres et qui rentreront en contact avec toute matière et surface potentiellement infectieuse. Tel qu'il a été mentionné antérieurement, les gants devraient être à usage unique et ne remplacent pas le lavage des mains.
  6. Fournir des masques N95 pour les membres de la famille, les employés de la ferme, les fournisseurs de service et les visiteurs à utiliser lorsqu'ils travaillent avec des matières à risque élevé (p. ex. foetus avortés, placentas, animaux morts et fumier) et lorsqu'une maladie zoonotique transmise par aérosol (p. ex. fièvre Q) est possiblement présente sur votre ferme.
  7. Être au courant de toute réglementation liée à la sécurité au travail pour votre personnel et s'assurer qu'elle est suivie.

Étude de cas
L'utilisation du lavage des mains et d'équipement protecteur individuel pour réduire le risque de transmission de la fièvre Q

Une exploitation de chèvres laitières subit quelques avortements chez les chevrettes d'un an qui ont été achetées le mois dernier. Le propriétaire communique avec unmédecin vétérinaire à ce sujet. Le médecin vétérinaire arrive. Il porte de nouvelles salopettes et adésinfecté ses mains et ses bottes. Le propriétaire et sa jeune fille saluent le médecin vétérinaire. Elle indique que les chevreaux sont dans une aile distincte de l'étable, isolés du troupeau principal. Le médecin vétérinaireidentifie la possibilité d'établir une zone à risque spécifique qui peut limiter la propagation de l'infection. Il informe également le propriétaire des risques zoonotiques associés aux maladies infectieusescausant des avortements (p. ex. Chlamydophilie ou fièvre de Q). Il mentionne que la fille devrait rester hors de l'étable pendant que les avortements ont lieu.

Le propriétaire avait obtenu précédemment de l'équipement protecteur individuel (EPI) en prévention d'une flambée d'une maladie infectieuse, c'est-à-dire des bottes de plastique, des gants et des salopettes, ainsi que des masques N95 pour prévenir l'inhalation de l'agent d'avortement qui peut causer des maladies. Le propriétaire et le médecin vétérinaire ont choisi d'utiliser la sortie extérieure pour ne pas avoir à retourner à travers l'étable principale. Le propriétaire et le médecin vétérinaire ont décidé de se changer et mettre l'EPI, tout en laissant leurs survêtements à l'extérieur de la porte. Le médecin vétérinaire prend des échantillons des foetus avortés et des placentas et le tissu qui reste est placé dans un sac en plastique vert qui est sécurisé. Le médecin vétérinaire établit un protocole pour gérer la flambée ainsi qu'un plan pour prévenir la propagation de l'agent causant la maladie. « Heureusement que vous avez gardé ces jeunes chèvres isolées de votre troupeau principal», dit-il au propriétaire.

Lorsqu'ils quittent l'aile, l'EPI est enlevé et placé dans un sac en plastique pour être éliminé (masques, gants, bottes en plastique) ou lavé (salopettes). Les avortons sont placés dans un conteneur de déchets scellé utilisé pour la gestion de petits animaux morts. Ils se lavent ensuite les mains et les bras avec le savon désinfectant. Les échantillons pour le laboratoire de diagnostic sont placés dans un autre sac afin d'empêcher la contamination du camion. Le propriétaire décide que l'action la plus prudente est de placer une affiche de biosécurité « accès interdit » aux deux portes. De plus, il met également une affiche à la porte extérieure avec un aperçu du protocole pour mettre et enlever l'EPI. En raison de ces précautions, l'infection ne s'est pas propagée et sa famille (et lui-même) est demeurée en santé.

2.4.5 Contrôle des déplacements de l'équipement, des outils et des véhicules

Dans les zones à risque spécifique ou pour les activités à risque élevé, l'équipement, les outils et les véhicules de la ferme sont réservés à une seule zone ou à une seule activité. L'équipement, les outils et les véhicules utilisés dans la ferme sont nettoyés et désinfectés entre chaque utilisation. L'équipement, les outils et les véhicules qui entrent dans la ferme ne sont introduits dans une zone de contrôle qu'en cas de besoin. L'équipement et les outils qui entrent dans la ferme sont nettoyés et désinfectés avant leur arrivée, et s'ils sont utilisés, ils sont nettoyés et désinfectés entre chaque utilisation.

  1. Idéalement, acheter et utiliser un ensemble d'équipement dédié (pelles, fourches, grattoirs, seaux, etc.) aux fins d'utilisation dans les zones suivantes :
    • Zone d'isolation pour les nouveaux arrivés ou les animaux qui retournent
    • Zones d'isolation pour les animaux malades (l'infirmerie)
    • Enclos de chevrotage
    et pour les installations caprines à l'extérieur de ces zones, exécuter chacune des tâches suivantes :
    • Manutention du fumier et des litières salles
    • Gestion des animaux morts
    • Gestion des aliments
    • Gestion des litières propres
  2. S'assurer que votre plan de biosécurité comprend l'utilisation et la maintenance de cet équipement dédié dans des pratiques désignées pour ces zones et activités.
  3. Si l'équipement dédié pour les zones à risque spécifique ou des activités individuelles n'est pas faisable dans votre opération, utiliser le processus de nettoyage et de désinfection en cinq étapes pour nettoyer et désinfecter l'équipement et les outils après chaque utilisation et lors des déplacements entre zones (voir la section 2.3.3).
  4. Acheter votre propre équipement lorsque cela est faisable et informer les fournisseurs de service que cet équipement devrait être utilisé au lieu de l'équipement apporté sur votre ferme.
  5. Pour l'équipement apporté sur votre ferme (p. ex. pour le travail personnalisé) l'inspecter avant de l'utiliser et insister pour qu'il soit nettoyé et désinfecter avant l'utilisation.
  6. Remplacer les véhicules venant de l'extérieur par des véhicules propres à la ferme pour des activités à risque élevé telles que le déplacement d'animaux et le transport du fumier.

2.5 Sujet de préoccupation principal no5 : Surveillance et tenue des registres

Résultat visé : Les renseignements sont conservés et utilisés pour améliorer l'efficacité des pratiques de biosécurité. L'état de santé, l'identification et les données peuvent être vérifiés par un examen des dossiers.

2.5.1 Dossiers de santé du troupeau

Les animaux font l'objet d'une surveillance quotidienne et les observations sont consignées dans le dossier de santé du troupeau. L'examen régulier des dossiers médicaux permet de détecter tout changement dans la santé des animaux et dans la production afin que les mesures nécessaires puissent être prises sans délai.

  1. Tenir à jour des registres portant sur l'état de santé du troupeau qui correspondent à votre programme de gestion de la santé du troupeau (voir la section 2.2.1). Les registres portant sur l'état de santé du troupeau devraient inclure ce qui suit, sans toutefois s'y limiter :
    • Registres de production – les renseignements consignés sont en lien avec les activités de la ferme; cela comprend la production laitière et l'essai de composants, la production caprine, les poids ou le volume des chèvres, le poids et la qualité de fibre produite; la fréquence de consignation peut être quotidiennement, hebdomadairement, mensuellement ou cyclique, en fonction des données disponibles;
    • Surveillance de la santé – observations de signes cliniques et des progrès de toute maladie, des étapes les plus précoces à la résolution;
    • Occurrences de maladies et interventions – la surveillance de l'apparition de maladies préoccupantes au niveau de la ferme; des exemples comprennent le nombre de cas de pneumonie, le nombre d'animaux réformés pour une faible condition corporelle et le nombre de cas de diarrhée dans les chevreaux néonataux;
    • Soins vétérinaires – une discussion des traitements avec votre médecin vétérinaire de troupeau et l'administration du traitement par ce dernier ou sous sa direction, y compris l'ordonnance, le traitement, les moments de sevrage et les résultats du traitement;
    • Programmes et contrôle de maladies spécifiques – liés aux maladies gérées activement sur votre ferme, y compris des maladies préoccupantes et tout programme régional ou de l'industrie.
  2. Consigner ces renseignements, avec la date et le nom de la personne qui a fait l'entrée, dans un journal de bord manuel ou un autre registre permanent. Les registres informatisés peuvent fournir une analyse plus détaillée et actuelle des données. Les appareils de poche peuvent être indispensables pour consigner efficacement les événements liés à la santé et à la production.
  3. Examiner les registres portant sur l'état de santé du troupeau avec les employés de la ferme lors de la préparation de leur plan de travail quotidien. Déterminer si des pratiques supplémentaires de biosécurité sont nécessaires et assurer vous que des fournitures appropriées de nettoyage et de désinfection de l'équipement protecteur individuel (EPI) sont disponibles.
  4. Examiner régulièrement les registres portant sur l'état de santé avec votre médecin vétérinaire de troupeau. Discuter et mettre en oeuvre des modifications à certaines pratiques au besoin.
  5. Préparer des résumés cumulatifs, de l'ensemble des troupeaux des registres portant sur l'état de santé du troupeau et les examiner annuellement. Utiliser ces renseignements pour établir de nouveaux buts et mettre en oeuvre des changements à votre programme de gestion de la santé du troupeau au besoin.
  6. Tenir à jour un résumé du programme de gestion de la santé du troupeau ainsi que de votre expérience liée à la santé et aux maladies des troupeaux pour qu'il puisse être utilisé aux fins de discussion avec des acheteurs éventuels.

2.5.1.1 Dossiers individuels des animaux

Tenir un dossier pour chaque animal et y consigner les données sur sa santé, sa productivité et ses déplacements tout au long de sa vie.

  1. Maintenir des registres d'animaux individuels qui comprennent ce qui suit :
    1. Signalement
      1. La date de naissance y compris l'identification des compagnons de litière
      2. Renseignements sur la mère, y compris le troupeau d'origine, les antécédents médicaux importants et la date de naissance
      3. Renseignements sur le père, y compris le troupeau d'origine, les antécédents médicaux importants, la date de naissance et le type d'élevage (naturel ou insémination artificielle (IA))
      4. Antécédents d'élevage, y compris l'origine si l'animal est né hors ferme, la source de colostrum, élevage maternel ou artificiel
    2. Antécédents de production
      1. Production laitière
      2. Production de chevreaux, y compris le nombre de chevreaux par naissance, identification et croissance des chevreaux
    3. Antécédents en matière de santé
      1. Événements anormaux liés au chevrotage (s'il s'agit d'une femelle)
      2. Renseignements sur la condition corporelle
      3. Événements liés à la vaccination
      4. Événements liés au traitement préventif (c.-à-d., la vermifugation, coccidiostats)
      5. Diagnostics des problèmes de santé (p. ex. toxémie de gestation, pneumonie) y compris les traitements et les résultats. Les registres médicaux du médecin vétérinaire sont inclus.
      6. Les résultats des analyses de maladies (p. ex. analyse complexe arthrite-encéphalite caprines (CAEC))
      7. Date et raison du décès, y compris les résultats de la nécropsie
      8. Date et raison de la réforme
    4. Historique des déplacements
      1. Montre la participation aux expositions, les dates de départ et de retour
      2. Hors ferme pour toute autre raison (p. ex. collecte de semence)
      3. Toutes les activités et expositions aux risques consignées, y compris d'autres animaux d'élevage et le transport
    5. Historique en matière d'isolation
      1. S'il y a eu une isolation pour une raison ou une autre (p. ex. maladies, résultats anormaux d'analyse, quitter la ferme et y retourner), inscrire la durée en isolation et tous les résultats d'analyse

Dans un grand nombre de cas, les registres individuels peuvent être des sous-composants de vos registres de la santé globale du troupeau.

2.5.1.2 Identification et traçabilité

Chaque animal est identifié en utilisant les normes d'identification de l'industrie, qui relient chaque animal à des données sur la santé et la production et permettent le suivi de ses déplacements dans la ferme et à l'extérieur tout au long de sa vie.

  1. Identifier chaque animal à l'aide d'une méthode qui est la norme de l'industrie, telle qu'une étiquette d'identification recommandée par la Fédération canadienne nationale de la chèvre (FCNC).
  2. Relier l'identification de l'animal à sa santé et à ses données liées à la production individuelle.
  3. Utiliser l'identification de l'animal pour suivre tout le mouvement sur la ferme et hors ferme au cours de sa vie.

2.5.2 Dossiers de gestion de la ferme

Les dossiers sur les activités de gestion de la ferme sont mis à jour et examinés régulièrement avec les dossiers médicaux des animaux afin que l'on puisse évaluer l'efficacité de la gestion dans le cadre du plan de biosécurité.

  1. Tenir à jour des registres sur la gestion de la ferme, qui peuvent inclure ce qui suit, sans toutefois s'y limiter :
    • Les journaux de bord des employés de la ferme et des visiteurs
    • Le processus de nettoyage et de désinfection
    • L'élimination du fumier et des animaux morts
    • La formation liée à la biosécurité et les initiatives liées à la communication
  2. Consigner la date, le nom de la personne qui a entrepris l'activité et les zones de la ferme comprises, le cas échéant, pour chaque activité.
  3. Examiner ces registres en parallèle avec les registres portant sur l'état de santé de votre troupeau afin de déterminer s'il est possible de relier des activités liées à la gestion de la ferme, de façon positive ou négative, aux changements dans l'état de santé de l'animal. Utiliser cette évaluation pour apporter des changements à vos pratiques de gestion de ferme.

2.5.2.1 Dossiers d'intrants

L'information sur la source et la qualité des achats d'aliments du bétail, de litière et d'autres produits est consignée et pourrait servir de référence si on soupçonne que des problèmes médicaux y sont liés.

  1. Inscrire les achats et les livraisons d'aliments, de fourrage et de suppléments actuellement sur le marché, y compris la date, la source ou le fournisseur, le type, la quantité, la qualité et le moyen de livraison.
  2. Prendre un échantillon du fourrage et l'identifier avec le registre d'achat et de livraison ci-dessus. Analyser l'échantillon et saisir la qualité et la valeur nutritive dans le registre. Fournir les résultats de l'essai aux fins de formulation de substances nutritives supplémentaires et d'équilibrage des rations (voir les sections 2.2.5 et 2.2.7).
  3. Consigner les dates d'utilisation pour chaque ration ainsi que la quantité de chèvres alimentées.
  4. Consigner les achats et les livraisons de litières, y compris la date, la source ou le fournisseur, le type, la quantité, la qualité et le moyen de livraison.
  5. Inscrire les résultats des tests d'eau.

2.6 Sujet de préoccupation principal no6 : Communications et formation

Résultat visé : Quiconque entre dans la ferme est bien informé et respecte les pratiques de biosécurité en vigueur.

2.6.1 Leadership du producteur

Les producteurs devraient établir un plan de biosécurité pour leur ferme et sensibiliser les membres de leur famille et les employés de leur ferme à ce plan. Les fournisseurs de services devraient comprendre le plan de biosécurité de la ferme et répondre à ses exigences.

  1. Profiter de l'occasion pour discuter fréquemment de votre plan de biosécurité avec tous les membres de la famille, les employés de la ferme et les fournisseurs de service pour que le plan puisse être perçu comme une partie naturelle de la vie sur votre ferme.
  2. Rencontrer les visiteurs et leur expliquer que vous avez un plan de biosécurité et ce que le plan signifie pour eux lorsque vous planifiez leur visite.
  3. Examiner votre plan de biosécurité avec tous vos fournisseurs de service, soit en groupe, soit dans des sessions face à face. Expliquer clairement les résultats escomptés de vos pratiques de biosécurité et les activités que le fournisseur de service devrait entreprendre en vue de se préparer pour une visite à votre ferme, pendant qu'il est sur votre ferme et lorsqu'il s'apprête à quitter votre ferme. Idéalement, travailler avec vos fournisseurs de service pour modifier leurs plans de biosécurité pour convenir à vos objectifs.
  4. S'assurer de suivre toutes les pratiques requises liées à la biosécurité durant le déroulement de vos activités sur la ferme. Profiter de ces occasions pour démontrer des pratiques convenables aux autres.

2.6.2 Communication avec les employés de la ferme, les membres de la famille, les fournisseurs de service et les visiteurs

Les producteurs communiquent les exigences de leur plan de biosécurité à leurs employés, aux membres de la famille, à leurs fournisseurs de services et à leurs visiteurs.

  1. Choisir la méthode de communication qui est convenable pour votre ferme. La méthode peut comprendre :
    1. Des discussions en groupe avec tous les employés réunis; demander de la rétroaction sur les pratiques et réviser les protocoles au besoin, afin d'incorporer la rétroaction
    2. Des discussions individuelles dans des réunions prévues ou en milieu de travail
  2. Élaborer et utiliser de la documentation verbale et écrite.
  3. Préparer la signalisation avec des directives particulières pour les zones sélectionnées de la ferme et des zones de production.
  4. Tenir à jour des registres pour l'application des pratiques de biosécurité dans chaque zone de travail et utiliser les résultats pour de la rétroaction à l'intention de la famille, des employés de la ferme et des fournisseurs de service.

2.6.3 Formation et sensibilisation

Les employés et les fournisseurs de services devraient être informés à chaque fois que des pratiques sont ajoutées ou modifiées; celles-ci sont également communiquées aux visiteurs et aux fournisseurs de services avant leur arrivée à la ferme.

  1. Planifier et animer des séances de formation régulières avec tous les membres de la famille et employés de la ferme, que ce soit des rencontres individuelles et ou des séances de groupe; déterminer les domaines qui exigent de la formation supplémentaire et vérifier leurs connaissances durant chaque séance.
  2. Tenir des séances de formation lorsqu'une pratique est changée ou ajoutée à votre plan de biosécurité.
  3. Inclure des démonstrations des pratiques exemplaires durant les séances de formation et en milieu de travail.
  4. Surveiller les activités des membres de la famille et des employés de la ferme pendant le déroulement de leurs travaux sur la ferme. Faire éloge d'un bon rendement et combler toute lacune recensée en connaissances et en habiletés.
  5. Expliquer toutes les pratiques de biosécurité applicables aux visiteurs et aux fournisseurs de service. Fournir la formation et les documents et ressources appropriées au besoin.

2.6.4 Rendement et efficacité du plan de biosécurité

L'efficacité du plan de biosécurité se mesure à l'adoption de ses pratiques et à leur intégration dans les routines quotidiennes; les améliorations apportées au plan de biosécurité de la ferme sont conçues et mises en oeuvre.

  1. Examiner les principaux indicateurs de rendement en matière de santé contenus dans les registres portant sur l'état de santé du troupeau (voir la section 2.5) durant et après la mise en oeuvre de votre plan de biosécurité et à mesure que des changements au plan sont faits.
  2. Discutez de votre rendement avec votre médecin vétérinaire de troupeau et d'autres conseillers et modifiez votre plan au besoin en fonction de leur analyse.
  3. Rassemblez les membres de votre famille et employés de la ferme au moins deux fois par année pour discuter de l'utilité et de l'efficacité de chacune des pratiques dans votre plan de biosécurité. Évaluer l'utilité et l'efficacité des pratiques par les résultats et les changements qui sont évidents après la mise en oeuvre.
  4. Examiner les séances d'éducation et de formation après chaque séance afin de déterminer les améliorations qui peuvent être faites.
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