Norme nationale de biosécurité à la ferme pour les cervidés
Chapitre 2 : Principes de la transmission de maladies
La compréhension des déterminants d'une maladie infectieuse est nécessaire à sa prévention et à son contrôle. Les maladies infectieuses chez les cervidés résultent de l'interaction complexe entre trois facteurs qui est désigné la triade des maladies :
- un animal vulnérable à la maladie (l'hôte);
- un agent pathogène tel qu'une bactérie, un virus, un champignon ou un parasite capable de causer des maladies (l'agent);
- une occasion pour l'hôte et l'agent d'entrer en contact (l'environnement).
Figure 1 : La triade des maladies illustre la relation entre un cervidé (l'hôte), un agent pathogène (l'agent) et l'environnement. La maladie peut survenir lorsqu'un animal réceptif, un agent pathogène et un environnement favorable au développement d'une maladie s'unissent. De nombreux facteurs influencent l'apparition de la maladie, dont la santé de l'animal, une nutrition adéquate, des facteurs stressants externes, la quantité d'agents pathogènes présents et leur capacité à provoquer une maladie. Aucun élément à lui seul n'est responsable de l'apparition de la maladie, mais bien les trois mentionnés. La présence d'un agent pathogène, d'un hôte et de facteurs environnementaux défavorables s'unissent et perturbent l'équilibre, favorisant ainsi l'apparition d'une maladie. La compréhension des éléments nécessaires à l'apparition d'une maladie fournit la capacité d'influencer et de gérer leurs répercussions et de limiter la maladie.
Figure 2 : Point de basculement de l'expression de la maladie – Les répercussions des facteurs stressants qui s'accumulent sur l'animal (tels que l'exposition importante à une accumulation de parasites en plus d'une mauvaise alimentation, le transport récent ou une surpopulation) peuvent limiter la capacité de l'animal à résister aux infections, provoquant ainsi des maladies. La maladie peut être subclinique (l'animal est infecté, mais semble en santé) ou clinique (l'animal est infecté et semble malade) selon le degré des répercussions des facteurs stressants, des caractéristiques de l'agent et l'état de santé de l'animal avant l'exposition).
Il existe beaucoup de variables relatives à l'hôte, à l'agent et à l'environnement pouvant influencer la santé de l'animal. La prévention des infections et les programmes de contrôle se basent sur des approches qui ciblent ces facteurs environnementaux et de l'hôte. Les trois grandes approches de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses comprennent :
- La réduction de l'exposition des animaux aux agents pathogènes : Il s'agit de l'approche la plus importante. Si le contact entre les animaux et les agents pathogènes est évité, les infections et les maladies qui en découlent ne surviendront pas. Les animaux exposés à un agent pathogène peuvent ne pas être infectés, ou, s'ils sont infectés, peuvent ou non présenter des signes cliniques de maladie. Il doit y avoir une quantité suffisante d'organismes viables (une dose infectieuse) pouvant contourner le système immunitaire de l'animal et pouvant se multiplier pour provoquer une maladie. De nombreuses pratiques de biosécurité visent à réduire l'exposition, y compris à séparer les animaux sains des animaux malades ou dont l'état de santé est indéterminé (pouvant donc être porteur d'un agent pathogène), à limiter les contacts entre les individus ou les groupes au-dessus des clôtures et des enclos ainsi qu'à nettoyer et à désinfecter l'équipement. Maintenir une densité de population à un niveau acceptable peut réduire le contact entre les animaux et la contamination des aliments pour animaux, des enclos et des pâturages, réduisant ainsi la charge en agents pathogènes. Pour certaines maladies, cette approche comprend la gestion des vecteurs biologiques tels que les insectes et les autres organismes nuisibles.
- La réduction de la vulnérabilité des animaux aux maladies : Il existe des facteurs possibles à gérer pour réduire la vulnérabilité aux maladies, tels que fournir la nourriture appropriée, traiter les maladies sous-jacentes, réduire le stress, offrir un abri, mettre en place des mesures efficaces de contrôle des parasites, gérer la douleur et utiliser les antibiotiques et d'autres médicaments de façon judicieuse . Il existe d'autres facteurs pouvant influencer la vulnérabilité des animaux aux maladies, mais qui peuvent influencer à un niveau moins important, à savoir l'âge, le sexe, la génétique et la gestation.
- L'amélioration de la résistance à la maladie : La vaccination constitue la principale méthode d'amélioration de la résistance à certaines maladies infectieuses.
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