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2009-2010 Bactéries pathogènes et E. coli de type générique dans les tomates vendues sur le marché canadien

Résumé

Le Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires (PAASPA) vise à moderniser et à renforcer le système réglementaire canadien de salubrité des aliments dans le but de mieux protéger les Canadiens contre les produits alimentaires insalubres et, en définitive, réduire le fardeau des maladies d'origine alimentaire. Les fonds alloués dans le cadre du PAASPA ont permis de mettre en œuvre un programme de surveillance accrue ayant pour objectif de recueillir de l'information sur divers produits alimentaires à l'égard de risques prioritaires en menant des enquêtes ciblées sur une période de cinq ans, soit de 2008-2009 à 2012-2013. Axées sur les risques microbiologiques pour les aliments, les enquêtes ciblées ont porté principalement sur les agents pathogènes d'origine alimentaire dans les fruits et légumes frais et les ingrédients alimentaires importés.

Au cours de la dernière décennie, on a signalé de plus en plus de maladies d'origine alimentaire liées aux fruits et légumes frais, et les tomates ont été désignées comme étant le deuxième véhicule de transmission des éclosions liées à des produits frais. Bien que ces éclosions aient été principalement signalées aux États-Unis, la qualité microbiologique des tomates au Canada demeurent un sujet de préoccupation, compte tenu que les sources d'approvisionnement sont les mêmes pour les deux pays. Depuis plusieurs années, les tomates importées représentent une grande part du marché destiné à la consommation au Canada et aux États-Unis. La production de tomates de champ est saisonnière au Canada et dans de nombreuses régions des États-Unis. Les importations, principalement du Mexique, viennent combler les approvisionnements à l'automne, en hiver et au printemps. Les tomates cultivées aux États-Unis représentent environ 25 % des tomates importées au Canada.

Les éclosions associées au tomates ont été principalement liées à la bactérie Salmonella, suivie des norovirus et du virus de l'hépatite A. Aux États-Unis, une éclosion de shigellose et une autre de campylobactériose ont été liés à des tomates contaminées. Au cours de la dernière décennie, on a observé une croissance rapide de la part du marché des tomates cultivées selon des pratiques d'agriculture biologique. L'utilisation de fumier de ferme composté et de débris végétaux dans la production de fruits et légumes biologiques frais a soulevé des préoccupations quant à l'augmentation de la probabilité de contamination par des agents pathogènes entériques, en particulier E. coli O157:H7. Contrairement aux souches pathogènes d'E. coli, plusieurs autres souches de cette bactérie sont sans danger. Ces souches inoffensives sont présentes dans le gros intestin des humains et des animaux et sont rejetées dans l'environnement par le biais des excréments. Si des organismes pathogènes sont également présents, ils sont aussi excrétés en même temps que la bactérie générique E. coli inoffensive. Par conséquent, E. coli constitue le meilleur indicateur disponible de contamination fécale dans les produits frais et on se base sur sa concentration pour évaluer l'adhésion à de bonnes pratiques agricoles. En fin de compte, une teneur élevée d'E. coli dans les tomates pourrait signifier une utilisation de pratiques agricoles inadéquates ou un manque de propreté ou des conditions sanitaires impropres au cours des phases de production, d'emballage ou d'entreposage.

En tenant compte de tous ces facteurs, on a décidé d'inclure les tomates dans les activités de surveillance accrue dans le cadre du PAASPA, en ayant comme objectif de recueillir des renseignements de base sur la présence de bactéries pathogènes et de bactéries indicatrices (E. coli) dans les tomates vendues aux Canadiens chez les détaillants. La présente étude ciblée visait à recueillir des données sur la présence et la répartition de certains agents pathogènes préoccupants, entre autres :

  1. les Salmonella spp. et Shigella spp. dans les tomates;
  2. E. coli O157:H7 et E. coli O157:NM dans les tomates biologiques;
  3. la présence, la répartition et les taux de concentration des bactéries indicatrices E. coli génériques dans les tomates.

Dans le cadre de l'étude, on a analysé en tout 1 414 échantillons provenant de tomates fraîches vendues au détail, dont 701 échantillons de produits importés et 713 échantillons de produits locaux, soit 1 211 échantillons de produits cultivés selon des méthodes traditionnelles et 203 échantillons de produits biologiques. Les échantillons ont été analysés pour le dépistage de bactéries pathogènes (Salmonella et Shigella) et de bactéries indicatrices (E. coli). De plus, tous les échantillons de tomates organiques, tant importées (101 échantillons) que produites localement (102 échantillons) ainsi qu'un nombre comparable de tomates produites localement selon des méthodes traditionnelles (103 échantillons) ont été analysées pour la présence d'E. coli O157:H7 et E. coli O157:NM. On n'a détecté de bactéries pathogènes ni de bactérie E. coli générique dans aucun des échantillons analysés, ce qui laisse entendre l'emploi de bonnes pratiques agricoles et de conditions sanitaires durant l'emballage, le transporte et l'entreposage.

Les conclusions à ce jour des différents programmes de surveillance des tomates montrent des résultats semblables à ceux obtenus dans le cadre de la présente étude. Combinés aux preuves épidémiologiques liant les maladies d'origine alimentaire à la consommation de tomates, ces résultats laissent entendre que la contamination des tomates par des agents pathogènes est sporadique. La taille des échantillons employés (1 414 échantillons) nous permet de conclure que, dans le cadre de l'étude, la prévalence des agents pathogènes dans les tomates vendues au détail était inférieure à 0,2 %. Pour obtenir un meilleur estimé de la prévalence « véritable » des agents pathogènes dans les tomates, il faudrait analyser un plus grand nombre d'échantillons.

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